Affaire Bettencourt: La fille veut la révocation du mandat de protection de sa mère

Affaire Bettencourt: La fille veut la révocation du mandat de protection de sa mère

Françoise Bettencourt-Meyers a déposé jeudi une requête demandant ...
© 2011 AFP

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Françoise Bettencourt-Meyers a déposé jeudi une requête demandant la révocation du mandat de protection de sa mère, tout en exhortant le juge des tutelles de Courbevoie (Hauts-de-Seine) à prendre des mesures judiciaires, a annoncé ce mardi à l'AFP une source judiciaire.

La fille de la milliardaire complète ainsi la requête déposée début juin dans laquelle elle demandait au juge d'éclaircir les conditions d'exécution du mandat de protection mis en oeuvre fin janvier et confié à l'avocat de sa mère, Me Pascal Wilhelm.

Françoise Bettencourt-Meyers y accusait l'avocat de conflit d'intérêts, notamment dans un investissement récent de l'octogénaire dans une société du patron de Lov Group, Stéphane Courbit, que Me Wilhelm avait représenté. Elle n'avait toutefois pas réclamé la révocation du mandat.

Dans cette nouvelle requête, elle demande également que soient décidées des mesures de protection judiciaires, tout en prenant soin de laisser le choix du dispositif (tutelle ou curatelle, ndlr) à l'appréciation de la magistrate, selon une source judiciaire.

Quatrième demande

C'est la quatrième fois que Françoise Bettencourt-Meyers demande une procédure de mise sous protection malgré la réconciliation survenue entre les deux femmes en décembre 2010 et la désignation fin janvier de l'avocat de sa mère pour gérer ses biens.

Contactés par l'AFP, les avocats de Liliane Bettencourt et de sa fille n'étaient pas joignables mardi soir.

Cette nouvelle demande de mise sous protection a été déposée le jour même où le tribunal de Bordeaux constatait la fin des poursuites contre François-Marie Banier, l'écrivain-photographe accusé d'abus de faiblesse par la fille et à l'origine de la tentaculaire affaire Bettencourt.

En décembre 2010, le pacte de réconciliation entre la mère et la fille avait conduit à un retrait en mars de la troisième demande de mise sous tutelle déposée par Françoise Bettencourt-Meyers.

Le juge des tutelles en avait alors appelé à la Cour de cassation pour lui demander si elle était fondée à poursuivre son enquête sur la nécessité de mesures judiciaires pour protéger la milliardaire. Le 20 juin, la Cour de cassation avait entériné l'extinction de la procédure.

Pas de réconciliation

Sans aucun doute, cette nouvelle requête sonne le glas de la réconciliation intervenue de haute lutte entre Liliane Bettencourt et sa fille.

Le 28 juin, Me Olivier Metzner, l'un des avocats de Françoise Bettencourt-Meyers, avait accusé son confrère Pascal Wilhelm de se comporter comme «avocat et partie» auprès de Liliane Bettencourt.

Me Pascal Wilhelm avait été désigné par la troisième fortune française le 20 janvier dans le cadre d'un mandat de protection future, pour assurer la gestion de ses biens après une expertise médicale, réalisée un mois plus tôt, constatant la nette altération de ses facultés cognitives.

Selon le gériatre-expert, elle souffrait alors d'«une importante diminution de l'audition» et ses «facultés cognitives sont nettement altérées par une maladie cérébrale d'origine mixte». Le médecin concluait que l'octogénaire avait besoin d'être épaulée.

Dans cette nouvelle requête, Françoise Bettencourt-Meyers «n'apporte pas d'éléments nouveaux», selon la source judiciaire mais entend s'appuyer sur deux autres expertises plus récentes.