Coup de théâtre dans l’affaire DSK. Selon le New York Times, qui cite deux enquêteurs, l’accusation serait sur le point de s’effondrer, la femme de chambre Nafissatou Diallo ayant menti à plusieurs reprises au cours de ses auditions. Au vu de ces nouveaux éléments, une audience est prévue ce vendredi à 17h30 à la Cour suprême de l'Etat de New York. Que peut-il se passer maintenant? 20Minutes fait le point.

Que va dire le juge à l’audience?

Le juge new-yorkais Michael Obus devra se prononcer sur une demande de réaménagement du régime de liberté de Dominique Strauss-Kahn. Ce dernier pourrait être libre de circuler à l’intérieur des Etats-Unis mais son passeport resterait confisqué jusqu’à la fin de l’enquête. «Le procureur Cyrus pourrait décider de cesser toutes les poursuites à l’encontre de l’accusé mais ce coup théâtre est peu probable», a commenté l’avocat Marc-Pierre Stehlin sur BFMTV ce vendredi. «À mon avis, le procureur devrait dire qu'il faut prendre le temps de terminer l'enquête, et de faire la lumière sur toutes les questions», a confirmé sur Europe 1 Stephen Dreyfuss, avocat et ancien substitut du procureur de New York. «Je serai très surpris si la procédure s'effondrait demain» DSK pourrait donc être remis en liberté mais pas blanchi tout de suite.

Quelle pourrait être la prochaine étape?

La perspective d’un procès semble s’éloigner. Même si l’enquête va se poursuivre encore quelque temps, elle pourrait aboutir à un «non-lieu», indique à 20Minutes un avocat du barreau new-yorkais, Mathew Galluzzo. Difficile, en effet, pour l’accusation d’arriver au procès avec un témoin principal dont la crédibilité est gravement entamée. Si les analyses ADN confirment qu'il y a bel et bien eu un rapport sexuel entre DSK et la plaignante, rien ne prouve que ce dernier n’était pas consenti. «Le procureur peut toutefois essayer de restaurer le crédit de la plaignante», observe Pierre Hourcade, avocat au barreau de New York, Californie et Paris contacté par 20Minutes.

Les procureurs ont rencontré jeudi les avocats de DSK et ils discutent ensemble de l'opportunité d'abandonner les accusations de «crime» (felony). Selon le New York Times, le bureau du procureur pourrait essayer d'obtenir un plaider coupable de la part de l’ex-patron du FMI pour des faits requalifiés en délit. Mais d’après le quotidien, la défense devrait s’en tenir à sa version et refuser un tel arrangement. «Lorsque les preuves seront produites, il apparaîtra clairement qu'il n'y a pas eu de contrainte», assurait Benjamin Brafman à l'issue de la deuxième comparution de DSK, le 6 juin.

De son côté, Nafissatou Diallo maintient ses accusations de viol et d’agressions sexuelles. Dans ce contexte, on ne sait pas si l’audience du 18 juillet, pendant laquelle le calendrier du procès devait être fixé, sera maintenue.