Affaire Omar Raddad: Impossible d'établir un profil génétique à partir des traces d'ADN
JUSTICE•L'extraction du matériel génétique n'a pas été possible puisque les prélèvements avaient déjà été utilisés dans le cadre de la procédure, a indiqué le parquet de Grasse...B.D. avec agences
Un nouvel échec.Les empreintes génétiques inconnues découvertes sur les pièces à conviction du procès d'Omar Raddad, le jardinier marocain condamné pour le meurtre de sa patronne, Ghislaine Marchal, en 1991, ne pourront pas être exploitées, a annoncé son avocat. Me Didier Hollet, qui souhaitait qu'elles soient comparées avec toutes les empreintes conservées au Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG) afin de découvrir un hypothétique autre suspect, a déclaré avoir été informé sur le parquet qu'elles étaient inexploitables techniquement.
Le parquet de Grasse a indiqué ce mercredi à l'AFP qu'il n'était pas en mesure d'établir un profil génétique: «On nous a demandé d'extraire du matériel génétique pour établir un profil génétique. Ce qui n'a pas été possible puisque les prélèvements avaient déjà été utilisés dans le cadre de la procédure.» «C'est une information désagréable. Nous allons essayer de trouver le moyen de faire effectuer de nouveaux prélèvements», a commenté Me Hollet sur France Info.
Empreintes ADN
Omar Raddad réclame une révision de sa condamnation de 1994. Le jardinier marocain continue de clamer son innocence dans le meurtre de cette riche veuve d'un équipementier automobile, dont il était le jardinier, le 23 juin 1991 à Mougins (Alpes-Maritimes). Il en veut pour preuve deux empreintes ADN masculines retrouvées sur les lieux du crime dans l'inscription «Omar m'a tuer», écrite avec le sang de Ghislaine Marchal, et qui ne correspondent pas aux siennes. La justice a cependant refusé en 2002 un nouveau procès.
Condamné à 18 ans de réclusion, Omar Raddad a bénéficié d'une libération conditionnelle le 4 septembre 1998 après une grâce présidentielle partielle de Jacques Chirac. Fin 2010, le parquet de Grasse a été chargé de vérifier des éléments «nouveaux» transmis par un détective persuadé de l'existence d'un sosie du jardinier.