JUSTICELa justice refuse de rouvrir l'enquête sur l'affaire Leprince

La justice refuse de rouvrir l'enquête sur l'affaire Leprince

JUSTICEL'examen attentif et impartial du dossier ne justifie pas la réouverture des investigations selon le procureur général d'Angers...
B.D. avec Reuters

B.D. avec Reuters

Le parquet général d'Angers a refusé ce mercredi de rouvrir l'enquête sur le quadruple meurtre commis en 1994 à Thorigné-sur-Dué, dans la Sarthe, et pour lequel Dany Leprince purge une condamnation à perpétuité. Le détenu clamant toujours son innocence et un doute étant apparu, ainsi que des soupçons sur l'ex-femme de Dany Leprince, ses avocats avaient demandé une révision du procès, finalement rejetée le 6 avril dernier.

L'avocat général de la Cour de cassation, qui souhaitait un nouveau procès, avait demandé une réouverture des investigations. Dans son refus, le procureur général d'Angers, Jean-Paul Simonnot, explique qu'il ne voit rien dans le dossier qui le justifie. «L'examen attentif et impartial de l'ensemble de la procédure ne rend pas compte de la participation d'un tiers à un ou plusieurs des actes homicides. Il ne justifie pas en outre que des investigations soient entreprises à cette fin», écrit-il dans un communiqué.

Mis en cause par le témoignage de son épouse

Le dossier concerne les meurtres à l'arme blanche du frère de Dany Leprince, Christian, de l'épouse de ce dernier, Brigitte, et de leurs deux filles Sandra, 10 ans, et Audrey, 6 ans. Le troisième enfant, Solène, 2 ans, avait été épargné. Emprisonné juste après les faits, Dany Leprince avait avoué le seul meurtre de son frère avant de se rétracter. En l'absence de preuves matérielles, il avait été mis en cause par le témoignage de son épouse de l'époque, Martine Compain.

Une série de faits nouveaux avaient amené la libération du prisonnier en juillet 2010 après 16 ans de prison, sur décision d'une première commission. Dany Leprince a finalement été renvoyé en détention en avril dernier par la Cour de révision. Divers indices avaient jeté le doute, et le parquet général de la Cour de cassation les avait perçus comme suffisants pour un nouveau procès.

Lors d'une expertise psychiatrique ordonnée en 2008, Martine Compain avait déclaré à l'expert: «Je me demande si je n'ai pas fait quelque chose. J'ai peut-être tué quelqu'un.» Elle avait ensuite confirmé ces propos devant un magistrat.