Si les biberons au bisphénol A (BPA) sont désormais bannis de l’Union européenne, ce perturbateur endocrinien se glisserait encore dans de nombreux produits en France, dont le matériel médical. C’est l’hypothèse faite par une étude de l’INVS (Institut de veille sanitaire) publiée ce mardi dans le Bulletin hebdomadaire épidémiologique.

Une équipe de chercheurs a en effet constaté que les femmes enceintes ayant accouché par césarienne ou avec des forceps présentaient une teneur en bisphénol A et en phtalates (un autre perturbateur endocrinien) dans leurs urines plus élevée que les autres. «Au vu des résultats, l'hypothèse d'une contamination via les poches urinaires chez les femmes césarisées a été posée», indiquent les auteurs de cette étude, menée en 2007 sur 279 femmes en salle de naissance dans deux régions françaises. Les sondes urinaires, qui peuvent contenir du BPA, pourraient également être en cause.

«Cette étude nous incite à pousser les recherches», souligne Stéphanie Vandentorren, médecin épidémiologiste à l'INVS interrogée par Le Figaro. Si pour les adultes, cette dernière estime que «les bénéfices [de l’utilisation du matériel médical] sont supérieurs aux risques», l’exposition du fœtus ou du nourrisson lors de longs séjours hospitaliers (grossesses pathologiques, soins intensifs dans les unités de néonatalogie) pose question. Les chercheurs de l’INVS appellent donc à poursuivre les investigations dans ce domaine.