La Course 2012: Marine Le Pen en recul, un trio se dégage
POLITIQUE•Le scénario d'un 21 avril bis semble s'éloigner...Matthieu Goar
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Marine le Pen a-t-elle égaré ses habits d'épouvantail ? Depuis six mois, la présidente du FN menaçait d'éjecter Nicolas Sarkozy du premier tour (seulement 2 à 3 points d'écart en mars et mai, selon nos études), ravivant le souvenir du 21 avril 2002. Un resserrement observé par de nombreux instituts de sondage et qui semble s'inverser puisque Le Pen recule à 16 % et Sarkozy remonte à 23 ou 24 % suivant les configurations.
« Elle a multiplié les annonces totalement peu crédibles sur son programme économique et les Français s'en rendent compte », glisse un député de la majorité qui estime qu'à force de se recentrer, Le Pen « s'est banalisée ». Dans le contexte actuel, on s'oriente donc vers un affrontement PS-UMP. Avec un premier constat : le recul de Ségolène Royal qui ne fédère que 15 % des sondés en cas de candidature de Hulot (qui grignote plus sur le PS qu'Eva Joly). « Elle apparaît comme un facteur de division. » Malgré ses sorties médiatiques récentes, elle provoque l'éparpillement de la gauche (Hulot à 9 %, et Jean-Luc Mélenchon à 10 %).
Lutte serrée
Du coup, Martine Aubry, François Hollande et Nicolas Sarkozy sont les trois personnalités qui polarisent les intentions de vote. Hollande gagne entre 3 et 4 points par rapport au mois dernier. « On continue à récolter les fruits de trois ans de travail et de déplacements », se réjouit Faouzi Lamdaoui, un proche de Hollande.
Pourtant le jeu est serré puisque Martine Aubry et Nicolas Sarkozy sont très proches (entre 23 et 25,5 %). « Une des bonnes nouvelles pour Sarkozy est peut-être de voir Borloo s'imposer au centre (environ 10 %) car c'est celui qui aurait le moins de difficultés à le rallier au deuxième tour », observe Jérôme Sainte-Marie de CSA.