La perpétuité Pour Yvan Colonna

La perpétuité Pour Yvan Colonna

VErdict Un pourvoi en cassation déjà annoncé
Matthieu Goar

Matthieu Goar

La trente-troisième question noie les derniers doutes : « Yvan Colonna est-il coupable d'avoir à Ajaccio, le 6 février 1998, volontairement donné la mort à Claude Erignac ?, la réponse est oui à la majorité… », annonce le président. Un murmure traverse la salle, la nouvelle épouse du berger se prend la tête dans les mains...

« Au bout du chemin, l'innocence »
Après les procès de 2007 et 2009, Yvan Colonna est condamné une troisième fois à la perpétuité, sans période de sûreté cette fois-ci. « Je suis innocent », crie-t-il une dernière fois avant de se tourner vers ses proches qui l'applaudissent. La bise au frère, une caresse sur la tête de son fils, un baiser à sa compagne et Colonna retourne en prison.
Sans surprise, les magistrats professionnels de la cour d'assises spéciale l'ont reconnu coupable de tous les chefs d'accusation, qualifiant d' « opportunes et laconiques » les rétractations du commando qui avaient accusé Colonna et pointant sa cavale de quatre ans. Le président Stéphan a balayé d'un revers de la main « les pressions policières », l'un des axes forts de la défense de Colonna. « Nous ne savons pas s'il existe un magistrat assez indépendant et impartial en France pour innocenter Colonna », annonce Me Sollacaro. Les cinq avocats de Colonna ont annoncé d'une seule voix que leur client se pourvoirait en cassation, puis saisirait la justice européenne en cas d'échec. « Au bout du chemin, il y aura l'innocence d'Yvan Colonna », conclut Me Simeoni.
Ce qui signifie que l'affaire Colonna n'est peut-être pas terminée. « Pensez à la famille Erignac qui a déjà passé six mois dans les tribunaux à cause de cette affaire. C'est un marathon judiciaire extrêment dur », lâche l'avocat de la veuve, Me Baudelot.