AGRICULTUREFauchage d'OGM: Ségolène Royal à la barre pour José Bové

Fauchage d'OGM: Ségolène Royal à la barre pour José Bové

AGRICULTUREA Poitiers, Royal a témoigné au procès de José Bové. A la demande de l'écologiste...
M. Go.

M. Go.

Soudés contre les OGM. Mardi, à Poitiers, José Bové, faucheur d’OGM qui comparaissait devant le tribunal correctionnel, et Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes, ne se sont pas lâchés.

Conférence de presse commune à l’hôtel de région, arrivée très médiatique côte à côte au palais de justice… Pour le député européen comme pour la candidate aux primaires socialistes, cette audience est surtout une tribune anti-OGM. Mais n’allez surtout pas leur parler d’opération de communication. «Je me souviens que Ségolène Royal a été la première à venir nous rendre visite lorsque nous avons débuté une grève de la faim, le 3 janvier 2008 à Paris. La lutte contre les OGM est pour elle un combat de fond», explique l’écologiste, qui a demandé à la socialiste de témoigner à ce procès. «Elle est à la fois un appui et un soutien.»

Une région sans OGM

Dans ses murs du conseil régional, Ségolène Royal a profité de l'occasion pour des afficher des panneaux sur l'agriculture locale à 99,1% sans OGM. Elle aussi s'insurge. «Il faut arrêter de dégrader les causes pour lesquelles on se bat. J'ai été convoqué à ce procès il y a des mois, bien avant ma candidature», explique la socialiste, qui s'intéresse à ce combat depuis un moment.

En 1992, ministre de l'environnement, elle avait été à l'initiative d'un des premiers textes sur les OGM. Et lors de son arrivée à la présidence de la région, Royal avait interdit la culture des OGM, une première en France (un moratoire a depuis interdit leur production en février 2008).

Royal pour la désobéissance civile?

Dans un essaim de caméras, les deux politiques se rendent donc ensemble au palais de justice. A pied et accompagnés de militants. C'est dans ce tribunal, en correctionnel, que sont jugés José Bové et les 7 autres faucheurs pour avoir détruit deux parcelles d’essais de Monsanto 810, un maïs génétiquement modifié, en août 2008. 150 personnes avaient participé à cette action.

Depuis le matin, les débats sont techniques, Bové s'en mêle parfois lorsqu'une scientifique témoigne pour Monsanto. Texte écrit à la main, Royal reste à la barre près d'une heure.«Ces 8 faucheurs ont alerté l’opinion, ils ont rendu service à l’intérêt général et je peux le dire très tranquillement, ils ont sauvé des dizaines de milliers d’emplois dans la région», détaille-t-elle, avant d'évoquer les 55 produits labellisé de sa région.

Ce qui provoque l'étonnement de la juge. «Vous, une représentante du peuple, n'est-ce pas paradoxal de défendre une action illégale?» Royal assume. «La visibilité de cette action a permis une meilleure application du droit», conclut-elle. Avant de filer faire une nouvelle déclaration dans la salle des pas perdus. Pour les faucheurs, le procès continuait. Deux cents jours-amende à 50 euros ont été requis en fin d'après-midi et le verdict devrait être mis en délibéré.