Le ministre et la partouze pédophile: Luc Ferry prié d'en dire plus
POLÉMIQUE•près ses déclarations sur une affaire de moeurs étouffée il y a plusieurs années, l'ancien ministre est sommé de donner des noms...Julien Ménielle
Dernière info: mercredi soir, le parquet de Paris a annoncé l'ouverture d'une enquête préliminaire sur les propos de Luc Ferry.
«Je ne vois pas comment la justice ne peut pas s’emparer de ces propos.» Après la sortie de Luc Ferry sur le cas d’un ancien ministre pris en flagrant délit de partouze pédophile à Marrakech, Rachida Dati, avocate dans le civil, a rappelé ce mercredi sur BFM TV qu’il s’agit là de «non-dénonciation d’un crime». L’ancienne garde des Sceaux n’est pas la seule à presser le bavard d’en dire plus.
«Le courage c'est de dire qui et d'assumer»
Si Luc Ferry «sait des choses, il doit dénoncer les faits et indiquer de qui il s’agit», a poursuivi Rachida Dati. Alain Juppé a de son côté enjoint l’ancien ministre de l’Education nationale de «saisir la justice» plutôt que de «bavasser dans la presse», estimant toutefois que «le droit d'informer, ce n'est pas le droit de calomnier».
Un peu plus virulent encore, Dominique Paillé a dénoncé des propos «déplorables» tout en mettant au défi l’intéressé de saisir la justice. «Quand on assène de telles affirmations, fondées ou non, on a le courage de les assumer»: «Le courage c'est de dire qui et d'assumer.» Dominique Paillé déplore par ailleurs la fin d’une époque.
«Le balancier de l'omerta passe au déballage»
«On ne reviendra plus à la méthode d'avant, malheureusement, celle qui garantissait une certaine quiétude pour ce qui concerne la vie privée des hommes publics», a regretté Dominique Paillé, qui estime qu’«on est dans un système totalement déséquilibré. Le balancier de l'omerta passe au déballage». Des propos qui détonnent en ces temps de parole libérée.
Luc Ferry, lui, pourrait bien finir par se retrouver pour de bon devant la justice au nom de l’obligation de dénonciation des actes de pédophilie prévue par l’article 434-3. Une non-dénonciation de crime serait passible de peines allant jusqu’à trois ans de prison et 45.000 euros d’amende, selon l’avocat Basile Ader cité par Le Parisien, et qui prévient qu’«un procureur pourrait d’ailleurs le convoquer pour lui demander de s’expliquer sur ses allégations et ouvrir une enquête».
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