JUSTICEMichel Mercier: «Cela dément l'accusation de laxisme qui pèse à tort sur la justice»

Michel Mercier: «Cela dément l'accusation de laxisme qui pèse à tort sur la justice»

JUSTICELe garde des Sceaux revient sur le nombre de détenus record dans les prisons françaises au 1er mai 2011...
Propos recueillis par Vincent Vantighem

Propos recueillis par Vincent Vantighem

Comment expliquez-vous la forte hausse du nombre de détenus?

Les peines sont mieux et plus rapidement exécutées. Je ne peux que m’en réjouir même si cela provoque cette hausse. Cela dément l’accusation de laxisme qui pèse à tort sur la justice. En parallèle, le nombre de détenus sous placement électronique augmente depuis le début d’année. Aujourd’hui nous avons 7.143 bracelets, mon objectif est d’en avoir 12.000 à la fin de l’année.

Vous avez présenté un nouveau programme immobilier pénitentiaire...

Il est indispensable d’accueillir dignement les personnes détenues. Avec ce programme, l’objectif est de pouvoir disposer de 70.000 places en 2018 contre 56.500 actuellement. A terme, 25 nouvelles prisons seront construites, 7 verront leur capacité d’accueil étendue et 15 seront rénovées. 36 prisons, trop vétustes, seront fermées. Nous travaillons actuellement sur les «établissements à réinsertion active».

C’est à dire?

Maintien des liens familiaux, développement des activités, meilleure organisation de l’espace: l’architecture de ces établissements devra s’adapter aux prescriptions de la loi pénitentiaire. Notre lutte contre la récidive passe par la réinsertion des détenus. Notre effort porte donc sur le développement des activités au sein des établissements qui favorisent comme chacun le sait la réinsertion des condamnés en préparant leur sortie. J’entends par là des activités professionnelles mais aussi l’accès à la culture, à l’école et aux soins.

Enfin, Jean-Marie Bockel avait plaidé pour la multiplication des prisons ouvertes. Cela vous semble-t-il une bonne idée?

C’est une idée recevable pour certains délinquants à un moment particulier de leur parcours. Le concept de prison ouverte existe depuis 1948 avec la prison de Casabianda en Corse que j’ai visitée la semaine dernière et qui donne satisfaction. Nous réfléchissons donc à la création d’un ou plusieurs établissements de ce type.