EDUCATIONLa réforme des lycées doit encore progresser

La réforme des lycées doit encore progresser

EDUCATIONUn rapport a été remis ce mardi à Luc Chatel...
Delphine Bancaud

Delphine Bancaud

«La réforme des lycées est en marche», s’est félicité ce mardi matin le ministre de l’Education, Luc Chatel, qui recevait le rapport des inspections générales sur sa mise en oeuvre sept mois après son entrée en vigueur en classe de seconde. Leurs enquêtes ont été menées dans sept académies de novembre 2010 à janvier 2011 et ont conduit à 36 visites de lycées. Un bilan des courses en demi-teinte, selon les établissements et les objectifs visés.

Les enseignements d’exploration peuvent mieux faire

Pour aider les lycéens à mieux appréhender leur future orientation, la réforme prévoit qu’ils suivent désormais deux enseignements d’exploration (EE) de 1h30 chacun par semaine, dont un d’économie et un choisi parmi une dizaine de spécialités (santé et social, littérature et société, biotechnologies création et activités artistiques…). Le hic, selon le rapport des d’évaluation: les élèves ont généralement choisi un EE correspondant à leur poursuite d’études. Ceux qui souhaitent s’orienter vers une première S ont, par exemple, plébiscité «méthodes et pratiques scientifiques». Or, ces EE devaient justement favoriser la découverte de nouvelles disciplines… «L’information des lycéens sur les EE a été trop tardive et partielle», explique Jean-François Cuisinier, coordonnateur de la mission d’évaluation.

Fort de ce constat, Luc Chatel a annoncé son intention de demander aux recteurs d’informer les collégiens de troisième sur ses enseignements d’exploration. Les inspecteurs ont aussi suggéré la mutualisation de l’offre de formation des lycées, afin qu’un élève de seconde puisse suivre l’EE qui l’intéresse dans un autre établissement si celle-ci n’est pas proposée dans le sien.

L’accompagnement personnalisé doit être mieux préparé

Afin de réduire l’échec en seconde, la réforme prévoit la mise en place d’un accompagnement individualisé de deux heures hebdomadaires dans chaque établissement. Ce temps scolaire peut prendre la forme de soutien pour les élèves en difficultés ou d’un moment d’approfondissement pour les autres. Mais selon les inspecteurs, nombre d’enseignants se sont montrés réticents et inquiets à l’égard de cette nouvelle forme de pédagogie touchant «le coeur du métier de professeur de lycée». Pour répondre à leurs attentes, Luc Chatel souhaite demander aux recteurs que les plans académiques de formations proposées aux enseignants insistent sur les nouvelles pratiques pédagogiques induites par la réforme. Cette dernière «s’inscrira dans le temps» a conclu le ministre...