Claude Guéant, pièce maîtresse du Président
nomination L'ancien secrétaire général de l'Elysée prend l'IntérieurAlexandre Sulzer
Un fidèle parmi les fidèles du chef de l'Etat. Claude Guéant, 66 ans, qui a été nommé hier ministre de l'Intérieur, passe de l'ombre du secrétariat général de l'Elysée à l'arène politique. Pourtant, depuis 2007, celui que l'on surnomme le « cardinal » ou encore le « vice-président » est au cœur du pouvoir. Homme courtois et austère, il est de toutes les décisions, de tous les arbitrages. « Il m'a accompagné depuis neuf ans dans toutes les responsabilités que j'ai exercées, en particulier au ministère de l'Intérieur », a rappelé hier soir Nicolas Sarkozy.
Une carrière dans la police
Car Claude Guéant a fait sa carrière dans la police, gravissant tous les échelons. En 2003, alors préfet, il devient le directeur adjoint du cabinet de Charles Pasqua à la Place Beauvau avant de devenir directeur général de la police nationale l'année suivante. « Il connaît tous les coins et les recoins de la police, les modes de fonctionnement de la maison », glisse Patrice Ribeiro, secrétaire général du syndicat de police Synergie-Officiers. Après avoir été directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, alors ministre, de 2002 à 2007, il s'engage comme directeur de campagne lors de la présidentielle. Il en est récompensé en devenant à l'Elysée l'homme des missions difficiles : libération des infirmières bulgares, rapprochement avec la Syrie... Mais son omniprésence énerve. A Matignon comme au Quai d'Orsay. « On connaissait sa propension à se mêler de tout, il apparaissait aux yeux de certains comme un rival pour mener la politique étrangère », confie un important responsable de l'UMP. Son départ du « château » pourrait ainsi contribuer à calmer la fronde des diplomates. Au cas où la démission de Michèle Alliot-Marie ne suffirait pas.