JUSTICEChristian Iacono de retour à la barre

Christian Iacono de retour à la barre

JUSTICEProcès en appel de l'ex-maire de Vence accusé de viols...
Laurent Berneron, à Marseille

Laurent Berneron, à Marseille

Placide durant le long exposé des faits par l’huissier, Christian Iacono retrouve ses qualités de tribun à la barre. «Je n’en peux plus, cela fait onze ans que je vis le martyre», lance-t-il d’amblée, s’adressant, la voix forte, les doigts pointés, aux jurés et à la partie civile.

«Nous sommes justement là pour savoir lequel des deux souffre réellement depuis onze ans, arrêtez d’invectiver», le reprend le président Patrick Vogt.

Vacances à Vence

Le procès en appel de l’ancien maire de Vence (Alpes-Maritimes) s’est ouvert hier à Aix devant les assises des Bouches-du-Rhône. Condamné en avril 2009 à neuf de prison pour viols sur son petit-fils, Christian Iacono continue de clamer son innocence.

Dans le prétoire, Gabriel, devenu un jeune homme aux traits fins portant le catogan, l’observe sans ciller. De 1996 à 1999, dès l’âge de 5 ans, il aurait subi plusieurs viols de la part de son grand-père, chez qui il se rendait en vacances.

En 2000, il se décide à en parler à ses parents, qui vivent depuis l’époque des faits dans la région de Reims. Durant toute la durée de l’instruction, des expertises psychologiques du garçon ont montré le choc tramatique subi.

Plusieurs examens cliniques accréditent aussi l’hypothèse de sévices sexuels, notamment en raison de la présence de lésions anales. «Mon propre fils attend ma condamnation», lâche Christian Iacono, répétant, comme lors du premier procès, que les accusations du petit lui ont été soufflées par le père de l’enfant, son fils Philippe.

Avec lui, «le conflit a tourné à la haine», estime Christian Iacono, et Gabriel, qui venait quinze jours par an à Vence, était un enfant «malheureux». L’accusé devra aussi s’expliquer sur la présence, lors d’une persuisition chez lui, d’articles de presse sur les crimes pédophiles. Le procès est prévu jusqu’en fin de semaine prochaine.