Nicolas Sarkozy l'a annoncé lundi à la famille d'accueil de Laëtitia, qui était reçue à l'Elysée. Des « sanctions » seront prises après « les dysfonctionnements de la chaîne pénale » dans le suivi socio-judiciaire de Tony Meilhon, soupçonné d'avoir enlevé puis tué l'adolescente près de Pornic (Loire-Atlantique). Parmi les « sept mesures opérationnelles », « un office de suivi des délinquants sexuels et violents » va être créé sous quinze jours. A caractère interministériel, il devra « décloisonner les actions » pour « repérer les délinquants dangereux ». Une « cellule de synthèse » regroupant police et gendarmerie, ciblée sur les « individus multiréitérants », va aussi voir le jour dans chaque département.

« Casse » du service public

Problème : les « dysfonctionnements » en question étaient connus de tous dans la région nantaise. En sous-effectif constant, les conseillers pénitentaires de Loire-Atlantique avaient en effet obtenu de leur hiérarchie, l'an passé, de ne plus traiter le suivi socio-judiciaire des délits mineurs... comme la dernière mise à l'épreuve de Tony Meilhon pour « outrage à magistrat ». « Ces dysfonctionnements ne sont pas le fait d'un fonctionnaire ou d'un magistrat, mais celui d'un système, celui de l'Etat », a ainsi réagi hier Céline Verzeletti (CGT-Pénitentaire), dans une lettre ouverte à Nicolas Sarkozy. « Les politiques de casse du service public, que vous menez, en sont les vraies responsables. »à Nantes, Guillaume Frouin