Attentat de Karachi: dès 2002, les services secrets évoquaient la piste financière
ENQUETE•C'est ce qu'indique une note de la DGSE...C. F.
Elle était restée confidentielle jusque là. Selon une note de la Direction générale des services extérieurs, révélée ce vendredi par Le Monde et Mediapart, les services secrets français évoquaient la piste financière dans l’attentat de Karachi au Pakistan dès le 8 mai 2002, le jour même du drame.
Deux autres notes, datées du 11 mai 2002 et du 16 septembre 2004, indiquent en outre, selon Médiapart, que la DGSE semblait exclure qu’Al-Qaida soit impliquée dans l'attentat.
Documents déclassifiés
Ces documents ont été récemment déclassifiés et transmis cette semaine à Marc Trévidic, indique le site d’informations. Le juge a succédé à Jean-Louis Bruguière dans l’instruction de l’affaire, l’orientant vers cette piste financière.
Le magistrat se base sur une présumée corruption en marge de la vente de sous-marins au Pakistan en 1994 et qui pourrait être indirectement liée à l'attentat. Jacques Chirac, une fois élu en 1995, avait ordonné l'arrêt du paiement de commissions en marge de ce contrat, en raison, selon Dominique de Villepin, de «très forts soupçons» d'un retour frauduleux en France de l'argent lors de la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995.