Le fixie, nouvelle star du vélo pour mollets (très) sportifs
Si la roue libre a révolutionné la bicyclette, le pignon fixe, fixie pour les initiés, est devenu le symbole de la "vélorution" du cycliste urbain et sportif. Très sportif même, car il oblige a pédaler sans jamais, jamais s'arrêter.© 2011 AFP
Si la roue libre a révolutionné la bicyclette, le pignon fixe, fixie pour les initiés, est devenu le symbole de la "vélorution" du cycliste urbain et sportif. Très sportif même, car il oblige a pédaler sans jamais, jamais s'arrêter.
Le "fixie" ramène la petite reine à sa plus simple expression: un cadre, un guidon, une selle, deux roues et un pédalier. Une épure de vélo en somme.
Bannis dérailleurs, vitesses, câbles de frein, garde-boue: le fixie (de l'anglais "fixed gear") est minimaliste. En revanche, sa personnalisation est extrême, avec une recherche toute particulière sur les couleurs, du fluo au noir mat et sur le contraste cadre-jantes. Le guidon peut être droit, plongeant, en col de cygne, "grand-père" ou course.
"C'est vrai que les puristes ne mettent pas de frein, mais au début c'est mieux d'en avoir un. Ensuite on l'enlève car sans frein les sensations sont plus fortes, on se sait davantage en danger", explique Julien Michaux, 20 ans, adepte du fixie depuis plus d'un an.
Chevaucher un fixie, c'est un peu un sport de glisse: pour freiner, on dérape, on "skidde" comme disent les adeptes.
Il faut aussi parfois "skiper", faire une petit saut en levant la roue arrière pour ralentir, façon de se ménager ses mollets, très sollicités.
"J'ai choisi le fixie pour l'adrénaline", raconte Guillaume Grasse, étudiant lyonnais de 23 ans. "D'autres aiment plutôt l'objet et recherchent le plus beau ou le plus authentique vélo de course sur piste".
Londres, New York et San Francisco sont les paradis du fixie. Le Japon en est le berceau. Car le fixie descend du vélo des pistards (coureurs sur piste), discipline dans laquelle excellent les Japonais.
Sur la toile, des dizaines de sites proposent de choisir son fixie ou ses composants, d'échanger conseils et expériences et d'informer des sorties, rassemblements ou manifestations de fixies.
Le amateurs de fixies ont aussi leur compétition, les "alleycats". Chaque coureur à une liste d'adresses où il doit pointer, à lui de trouver le meilleur itinéraire pour être le plus rapide, comme un livreur.
Les coursiers new-yorkais, les "messengers", avaient été les premiers à adopter le pignon fixe pour circuler dans la grosse pomme, il y a trente ans.