« Le droit de garder le silence... »

« Le droit de garder le silence... »

A peine voté, le droit de garder le silence en garde à vue fait parler. Pour se conformer aux exigences de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), l'Assemblée vient d'accorder le droit de se taire à toute p...

A peine voté, le droit de garder le silence en garde à vue fait parler. Pour se conformer aux exigences de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), l'Assemblée vient d'accorder le droit de se taire à toute personne convoquée par un policier ou un gendarme. Le gardé à vue sera seulement obligé de décliner son identité.

Une application pas une révolution
Cette mesure exaspère les forces de l'ordre. « On augmente les droits de la défense sans renforcer ceux des enquêteurs. Je comprends que l'on s'adapte au droit européen, mais il aurait fallu aussi faire évoluer les outils à disposition de la police », explique Frédéric Lagache, secrétaire général adjoint du syndicat policier Alliance.
Parmi les revendi­cations des policiers non entendues : des dérogations dans l'application de ce droit dans les affaires de pédophilie ou les flagrants délits et l'augmentation de la durée de la garde à vue. A priori grands gagnants de cette mesure et plus globalement de la réforme de la garde à vue qui va imposer leur présence, les avocats se montrent, eux aussi, prudents. « Ce n'est pas une révolution, mais une application de ce que préconise le droit européen. Mais il faut aussi que nous ayons accès au dossier pendant la garde à vue », explique Jean-Louis Borie, président du Syndicat des avocats de France. La bataille de la réforme n'est pas finie.M. Go.