SOCIETETemps de travail: la CGT veut renégocier la loi Bertrand de 2008

Temps de travail: la CGT veut renégocier la loi Bertrand de 2008

SOCIETEC'est ce qu'a affirmé Bernard Thibault ce vendredi matin...
© 2011 AFP

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En plein débat sur les 35 heures, la CGT entend faire renégocier au sein des entreprises certains aspects de la loi Bertrand de 2008 sur le temps de travail, en s'appuyant sur la charte européenne des droits sociaux, a annoncé vendredi son secrétaire général Bernard Thibault.

«Le temps de travail va être de nouveau d'actualité, mais pour une raison qui n'a pas encore été abordée puisqu'il se trouve que le comité européen des droits sociaux vient de déclarer la loi française sur le temps de travail de Xavier Bertrand non conforme à la charte européenne des droits sociaux», notamment sur le forfait jour et les astreintes, a déclaré Bernard Thibault sur RTL.

Un loi conforme à l'UE

«Nous allons nous faire fort de faire renégocier ces accords pour être conformes», a-t-il poursuivi. «Ce n'est pas vers un abandon de la référence aux 35 heures que nous allons aller (...) c'est pour avoir un accord plus conforme au droit européen», a-t-il lancé.

Evoquant l'actuel débat sur les 35 heures au sein de la droite, le leader de la CGT a estimé que la majorité voulait «abandonner toute durée légale nationale du temps de travail pour s'en référer uniquement au cadre européen qui prévoit des durées maximum de 48 heures par semaine et de laisser chaque entreprise libre de négocier elles-mêmes la durée du temps de travail».

Ironie sur les voeux présidentiels

«Il y a manifestement une offensive pour faire baisser le coût du travail», a-t-il dit, redoutant que les salariés «aient encore une fois à y perdre». La loi Bertrand d'août 2008 a maintenu une durée légale de 35 heures, mais elle a aussi, sous réserve d'un accord avec les syndicats ou représentants du personnel, donné quasiment toute latitude aux entreprises pour augmenter et organiser le temps de travail.

Invité à commenter les propos du président Nicolas Sarkozy sur les 35 heures, au cours de ses voeux aux partenaires sociaux que la CGT a boycottés, Bernard Thibault les a considérés «très flous». «Les 35 heures, ce serait du passé, selon lui et à la fois il faut en rediscuter», a-t-il ironisé.

Sur le boycottage des voeux, M. Thibault a affirmé que la raison essentielle était la réforme des retraites menée à son terme par le président malgré le mouvement social et l'impopularité de cette réforme dans l'opinion. Il a récusé toute raison interne au syndicat.

Le débat sur la ligne de la CGT a été tranché au congrès de 2009, avec une victoire à 80% de la direction confédérale, a-t-il rappelé, faisant valoir également que la CGT avait enregistré 40.000 nouvelles adhésions l'an dernier. «Si vraiment nous étions réputés avoir une trop grande connivence avec le pouvoir en place, je ne pense pas qu'un plus grand nombre de salariés ait envie de rejoindre» la CGT, a-t-il commenté.