Education: La France toujours moyenne et de plus en plus inégalitaire
EDUCATION•Selon le classement international Pisa pour 2009...C. F. et D. B. avec Reuters
Peut mieux faire. La France obtient une note moyenne dans l'étude Pisa 2009 sur les systèmes éducatifs internationaux. Menée tous les trois ans depuis 2000, ce classement de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économique), mesure les acquis vers la fin de la scolarité obligatoire, à 15 ans.
Comme lors de la précédente enquête de 2006, la France, qui consacre pourtant plus d'un cinquième de son budget à l'enseignement et multiplie les réformes, se situe dans la moyenne de l'OCDE pour les trois compétences étudiées (22e sur 65 en compréhension de l'écrit et en mathématiques et 27e en sciences), loin derrière la tête du classement 2009 composée de Shanghai, Corée du Sud et Finlande. A noter que l'Allemagne a gagné plusieurs places dans ce classement, progressant de 13 points en «compréhension de l'écrit» depuis 2000.
«Déterminisme social»
Autre Hic: les inégalités sont croissantes dans l’Hexagone, qui enregistre 10% d’excellents élèves et en bout de la chaine 17% d’élèves en grandes difficultés scolaires (soit 2 % de plus par rapport à la dernière enquête Pisa). «Notre autre faiblesse relève du déterminisme social, car moins les parents sont favorisés, plus les élèves sont en difficultés», a souligné le ministre de l'Education, Luc Chatel, qui avait organisé une conférence de presse dans la foulée.
«Il y a de plus en plus d'élèves en échec scolaire, les inégalités se sont creusées. C'est un signal d'alarme pour la France qui avait déjà été tiré par l'OCDE en 2006 et qui l'est de nouveau», a commenté pour sa part auprès de l'AFP Eric Charbonnier, expert éducation à l'Organisation.
«Politique dangereuse et irresponsable»
Les syndicats de l'Education nationale estiment que la politique de réduction d'effectifs par non-remplacement des départs en retraite menée depuis 2007 ne peut qu'affaiblir les performances du système.
«Ces résultats médiocres, voire mauvais, de la France mesurés par cette enquête internationale sont le résultat d'une politique dangereuse et irresponsable menée depuis 2002 et plus encore depuis 2007», écrit le secrétaire à l'éducation du Parti socialiste, Bruno Julliard, dans un communiqué.
«La France doit recommencer, comme tous ses partenaires, à investir dans l'éducation, à tous les niveaux, depuis la maternelle jusqu'à l'université», dit-il. «Nous devons mettre fin aux écarts scandaleux observés entre les élèves les plus favorisés et ceux qui subissent de plein fouet les ségrégations sociales et spatiales et sont condamnés à l'abandon éducatif.»