Réconciliation des Bettencourt: «Un compte de Noël» à «Neuilly-sur-Dallas»
REVUE DE PRESSE•Les quotidiens nationaux et régionaux ne sont pas tendres...© 2010 AFP
La presse quotidienne nationale et régionale se délecte mardi de la réconciliation surprise de la mère et la fille Bettencourt, un «compte de Noël» à "«Neuilly-sur-Dallas», tout en soulignant que le volet politique de l'affaire touchant l'ex-ministre Eric Woerth se poursuit.
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«On n'est pas obligé de croire au Père Noël et, en guise de conte, c'est plutôt de comptes qu'il s'agit...», lance Patrick Fluckiger dans L'Alsace.
«L'affaire Bettencourt tourne court... Nous voici donc privés du fin mot de cette histoire dont le regretté Claude Chabrol se serait pourléché les babines», regrette Xavier Panon dans La Montagne, ajoutant que «les précédents épisodes du feuilleton Neuilly-sur-Dallas, où le sordide le disputait à la gravité de l'enjeu L'Oréal, laissaient augurer un final explosif.»
«On va les regretter, les Bettencourt», renchérit François Sergent dans Libération. «Ces riches que l'on ne voit qu'à la télé ou au Fouquet's... entourés d'une cour bavarde et avide, dont une femme de ministre richement payée, des médecins et des avocats intéressés, un gigolo de très haut vol et des magistrats aux petits soins. Ajoutez à cette féroce galerie un chèque de 30 millions d'euros du Trésor, démonstration sans appel contre le bouclier fiscal.»
L'argent de L'Oréal
«Une mère vacharde et sa fille humiliée ont transformé des haines familiales en un scandale politique», rappelle l'éditorialiste du quotidien de gauche, qui estime que «l'Elysée, qui suivait cette affaire avec attention au mépris de la séparation des pouvoirs, a pu vouloir signifier la fin du feuilleton.»
«La réussite de L'Oréal, entreprise remarquablement gérée, rapporte beaucoup d'argent à ses actionnaires, tellement d'argent que la folie les guette, tout comme ceux qui gravitent autour d'eux», analyse Guillaume Goubert dans La Croix.
«Ces petits arrangements entres amis très riches qui n'entendent pas rendre des comptes ont fini par gagner les plus hauts sommets de l'État», souligne Yves Harté dans Sud-Ouest.
«Le clan se referme sur lui-même»
Mais «après s'être sauvagement étripé sur la place publique, le clan se referme sur lui-même», écrit Philippe Waucampt dans le Républicain lorrain. «Tout cela sous le regard embué d'Eric Woerth» qui se retrouve «tout nu à marée basse».
Car si «l'affaire Bettencourt est close, reste une affaire Woerth», insiste Michel Lepinay dans Paris-Normandie. Pour Olivier Picard, des Dernières Nouvelles d'Alsace, «il faudra plus qu'une fin à l'eau de rose pour dissiper le parfum vaguement écoeurant d'une promiscuité gênante» entre argent et politique.