DROGUELes longues routes de la cocaïne

Les longues routes de la cocaïne

DROGUEDepuis janvier, 7.000 opérations ont été menées contre le trafic...
Matthieu Goar

Matthieu Goar

Cent dix kilos en une prise. Brice Hortefeux n'a pas laissé passer l'occasion d'aller féliciter les stups. Sous l'objectif des caméras et devant des sacs en plastique plein de cocaïne, le ministre de l'Intérieur a serré les mains des patrons de la PJ et du préfet de police de Paris.

Vendredi dernier, la brigade des stups de Paris pénètre dans un appartement de Neuilly, met la main sur trois valises remplies de drogue. «Ce travail est très important. Sur des écoutes, on entend régulièrement les trafiquants en parler», rappelle Etienne Apaire, président de la mission interministérielle de lutte contre les drogues et la toxicomanie. Cette drogue, a priori en provenance de Colombie, était destinée à alimenter le marché parisien. Mais la cocaïne est présente partout. Depuis janvier, 7.000 opérations coups de poing, de Lille à Marseille, ont permis de saisir 3 tonnes de cocaïne.

Couper les routes

«La France est un pays de destination mais aussi un pays de transit vers l'Italie ou le Benelux», rappelle Jean-Jacques Colombi, sous-directeur général de l’Office central pour la répression du trafic illicite. D'où l'importance de couper les routes d'approvisionnement qui ont pour point de départ les pays producteurs (Colombie et surtout Pérou et Venezuela en ce moment pour la France). La cocaïne (ingérée par des mules) passe ensuite par les Antilles avant de traverser l'Atlantique en avion et surtout dans des bateaux qui débarquent la cargaison en Espagne ou en Hollande.

«Elle remonte ensuite grâce à des opérations go fast, mais aussi de plus en plus de go slow [une voiture banale pour passer inaperçus]», explique Olivier Lebon, du syndicat Alliance. Face à la répression mise en place en mer, les trafiquants essayent maintenant de passer la drogue par l'Afrique de l'Ouest avant de la remonter par les routes traditionnelles du cannabis (Maroc, Algérie, etc.). «On a même vu des clandestins africains tenter de payer leur passage en Europe avec de la cocaïne», lâche un flic.