Karachi: Dominique de Villepin conteste de nouveau la piste d'une vengeance
JUSTICE•Il a été entendu par le juge antiterroriste Marc Trévidic...C.C. avec Reuters
Dominique de Villepin a contesté ce mardi la piste d'une vengeance lors de sa seconde audition en une semaine par un juge dans l'enquête sur l'attentat de Karachi, où onze Français ont été tués en 2002.
Déjà entendu sur le volet financier
L’ancien Premier ministre a été entendu durant deux heures et demie par le juge antiterroriste Marc Trévidic, chargé de l'enquête sur l'attentat de 2002. La semaine dernière, il a déjà été auditionné par le juge Renaud Van Ruymbeke, qui enquête sur le volet financier de l'affaire.
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Et pour lui, il ne peut y avoir aucun lien entre l'arrêt des paiements et l'attentat, compte tenu de l'écart dans le temps, et du fait que la plupart des sommes devant revenir à des Pakistanais avaient, elles, été payées. Dominique de Villepin a répété cette thèse devant les deux magistrats.
La piste d'une vengeance de militaires ou d'officiels pakistanais est pourtant suivie officiellement par le juge Marc Trévidic, les accusations portées contre des islamistes au Pakistan ayant été abandonnées en appel en 2009. Le magistrat se base sur une présumée corruption en marge de la vente de sous-marins au Pakistan en 1994 et qui pourrait être indirectement liée à l'attentat. Jacques Chirac, une fois élu en 1995, avait ordonné l'arrêt du paiement de commissions en marge de ce contrat.
Pas de lien entre l’arrêt des paiements et l’attentat selon de Villepin
Dominique de Villepin a confirmé jeudi dernier au juge Van Ruymbeke que Jacques Chirac avait ordonné en 1995 l'arrêt du paiement de certaines commissions en raison de «très forts soupçons» d'un retour frauduleux en France de l'argent lors de la campagne présidentielle de 1995. Il a refusé de livrer les noms d'éventuels suspects, parlant seulement de «ministres et de membres de l'entourage des ministres (du gouvernement Balladur)». Edouard Balladur, rival de Jacques Chirac à la présidentielle de 1995, était à l'époque soutenu par Nicolas Sarkozy.