Les propositions de Jean-Marie Bockel pour mieux prévenir la délinquance des mineurs
JUSTICE•Dans un rapport remis ce jeudi à Nicolas Sarkozy...© 2010 AFP
Le secrétaire d'Etat à la Justice Jean-Marie Bockel fait une quinzaine de propositions sur la prévention de la délinquance juvénile dans un rapport remis mercredi à Nicolas Sarkozy, où il met l'accent sur la responsabilisation des parents et revient sur l'idée controversée d'un repérage des troubles du comportement dès 2-3 ans.
Le nombre de mineurs mis en cause dans des faits de délinquance a plus que doublé en une vingtaine d'années (+118% entre 1990 et 2009), souligne ce rapport qui doit être remis dans l'après-midi au chef de l'Etat.
Développement des bandes de filles
Le phénomène des bandes s'est «modifié et amplifié», avec notamment le développement des bandes de filles qui semblent «mimer des conduites jusqu'à présent masculines».
La mise en cause de jeunes filles dans les infractions de violences volontaires a augmenté de 97,5% entre 2004 et 2009, selon des chiffres de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP). Les seules violences contre les policiers ont augmenté de 75,5% sur la même période.
«Confier un statut aux beaux-parents»
Face à cette situation, le rapport préconise «une politique de prévention et d'action spécifiquement ciblée sur les bandes de filles».
Plusieurs propositions portent sur «la responsabilité parentale». «Dans certains quartiers où explose la délinquance juvénile, plus d'un foyer sur deux est une famille monoparentale», constate le rapport, préconisant de «confier un statut aux beaux-parents» afin d'aider à restaurer l'autorité.
Une «vulnérabilité» repérée chez les 2-3 ans
Il propose aussi de «généraliser le contrat de responsabilité parentale», qui permet aux conseils généraux de suspendre les allocations familiales des parents qui ne respectent pas leurs obligations.
M. Bockel revient par ailleurs sur l'idée d'un repérage précoce des troubles du comportement chez l'enfant, qui avait suscité un tollé quand elle avait été proposée par l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) en 2005. «Cette vulnérabilité pourrait être repérée chez les petits entre deux et trois ans», estime-t-il.