SOCIALRetraites: Les amendements de l'Elysée ne convainquent pas les syndicats

Retraites: Les amendements de l'Elysée ne convainquent pas les syndicats

SOCIALLes deux ajustements ne sont «pas de nature à modifier la critique» contre le projet de loi sur les retraites, selon Bernard Thibault, le secrétaire général de la CGT...
M.P. avec AFP

M.P. avec AFP

Bernard Thibault, et l'ensemble des responsables syndicalistes, ne sont pas dupes. Les deux amendements annoncés par l’Elysée jeudi matin, et proposés dans la foulée par Eric Woerth au Sénat, en faveur des mères de familles et des parents handicapés ne suffisent pas à faire retomber la pression et la menace de grève reconductible. Ces amendements ne sont «pas de nature à modifier la critique fondamentale» de la réforme, «toujours très mauvaise pour la masse des salariés», a dit le secrétaire générale de la CGT lors d’une conférence de presse. «Et c'est sur cette base là que nous allons continuer à mobiliser le 12 octobre», a-t-il d'ores et déjà prévenu, accusant le gouvernement d'adopter une «posture de dédain qui est en train de provoquer davantage de colère et de détermination».

Bernard Thibault : le "dédain du gouvernement" radicalise le mouvementVideos SoYouTv.com

De son côté, la CFDT reconnaît que les concessions du gouvernement sont, certes, «un pas en avant» mais que globalement, le projet de loi demeure «très insatisfaisant». Dans un communiqué signé par Jean-Louis Malys, la centrale estime que la disposition pour les mères de famille «est prévue pour une période de cinq ans seulement» et qu'«elle laisse de côté les personnes qui ont connu des interruptions de carrière subies, liées au chômage et à la précarité».

«Un pas en avant»

La CFDT, ajoute le communiqué, juge «pertinent» que le financement de cette mesure s’appuie sur les revenus du capital. Mais cela «ne modifie pas l’équilibre global de la réforme qui reste très insatisfaisant», conclut le texte.

Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, considère que les concessions traduisent «la nécessité pour le gouvernement de donner un signe face à une contestation, qui monte très fort, d'une réforme totalement injuste». «C'est un premier recul, qui reste limité, a-t-elle dit. On le met au crédit des mobilisations qu'on mène depuis plusieurs mois, mais cela ne remet pas en cause notre détermination. Ce qu'on veut, c'est une réponse sur les 60 ans et le financement de la réforme».

«Le gouvernement se fout de notre gueule»

Pour Pascale Coton, responsable des retraites à la CFTC, «le gouvernement se fout de notre gueule»: «on est déçus parce que cet amendement est vachement restrictif». Pour Solidaires, «ce ne sont pas quelques aménagements à la marge, même si c'est positif, qui feront retomber la colère». «Le gouvernement lâche un peu de lest sous la pression, mais le point central, c'est que les grévistes et les manifestants, plus de trois millions, refusent le recul des bornes d'âge de la retraite à 62 et 67 ans. Il faut donc renforcer le mouvement», a souligné le porte-parole de Solidaires, Jean-Michel Nathanson.

L’Unsa approuve sans réserve ce «geste significatif», se félicitant qu'elles soient «financées (...) par un prélèvement sur les revenus du capital, hors bouclier fiscal». Le syndicat d'Alain Olive a précisé toutefois: les amendements «n’entament en rien notre détermination à peser pour une modification encore plus substantielle du projet de loi».