Michèle Alliot-Marie: «Brice Hortefeux a ses idées, j'ai les miennes»
JUSTICE•Au sujet de l'élection des juges d'application des peines...20 Minutes avec AFP
Michèle Alliot-Marie, ministre de la Justice, a pris ses distances avec l'idée du ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, d'élire les juges d'application des peines et annoncé qu'elle ferait «très rapidement» des propositions sur le sujet, dans un entretien à La Croix devant paraître lundi.
«Il a ses idées, j'ai les miennes», a-t-elle lancé. «Brice Hortefeux lance une question, c'est son droit», a-t-elle ajouté.
Des pistes présentées rapidement
Le ministre de l'Intérieur a fait dans Le Figaro magazine plusieurs propositions sur l'organisation de la justice. Il s'est notamment prononcé en faveur de l'introduction de jurés populaires dans les tribunaux correctionnels et a proposé de faire élire par le peuple les présidents de ces tribunaux, jusque-là désignés en interne.
«Les jurés populaires sont une piste de réflexion lancée par le président de la République», a déclaré Michèle Alliot-Marie. «Pour ce qui est de l'application des peines, j'ai réfléchi à des pistes pour améliorer le dispositif qui conduit à prononcer la libération conditionnelle», a-t-elle poursuivi: «Je les présenterai très rapidement.»
Une semaine d'action syndicale
Le Premier ministre, François Fillon, s'est dit samedi «pas opposé à une réflexion» sur l'introduction de jurés populaires en correctionnelle mais «totalement opposé» à l'élection des présidents de ces tribunaux.
Egalement interrogée sur le manque de moyens de certaines juridictions, un sujet que soulignent de nombreux magistrats, à la veille d'une semaine d'action syndicale, Michèle Alliot-Marie a rappelé les «efforts financiers» du gouvernement. «Plus de 50 millions d'euros ont été alloués en début d'année aux juridictions les plus en difficulté. Trente millions supplémentaires devraient prochainement leur parvenir. Nous continuerons ces efforts financiers», a déclaré la ministre.