JUSTICEAffaire Bettencourt: Georges Kiejman et Olivier Metzner à la barre

Affaire Bettencourt: Georges Kiejman et Olivier Metzner à la barre

JUSTICELes deux ténors du barreau s’affrontaient ce mercredi dans le cadre de l’affaire Bettencourt...
C. F. avec AFP

C. F. avec AFP

L’affaire Bettencourt ou le procès à tiroirs. Georges Kiejman et Olivier Metzner ont livré bataille ce mercredi devant le tribunal de Paris, à l'occasion d'une audience en diffamation. Le second et sa cliente, Françoise Bettencourt-Meyers, assignaient en diffamation le premier, avocat de Liliane Bettencourt. Contrairement à ce qu'il avait initialement annoncé, Olivier Metzner a finalement décidé d'assister à l'audience.

A leur arrivée au tribunal, les deux ténors du barreau ont échangé une poignée de mains polie, avant de passer aux piques assassines. Depuis la mort de Marie Trintignant, où Olivier Metzner défendait Bertrand Cantat et Georges Kiejman la famille Trintignant, les deux avocats se sont souvent écharpés. Mais c'est l'affaire Bettencourt qui a porté l’agressivité de ces deux ego judiciaires à son paroxysme.

«Il va finir par me tuer!»

Les propos litigieux remontent au 20 juin 2010. Dans un entretien au Journal du Dimanche, Georges Kiejman avait dénoncé «un complot organisé de longue date», dont «le cerveau (...) s'appelle Olivier Metzner». Il reprochait à son confrère et à la fille Bettencourt d'avoir commandité les enregistrements pirates réalisés au domicile de Liliane Bettencourt par son majordome, puis d'avoir transmis ces écoutes à la presse. Ils réclament un total de 250.000 euros de dommages et intérêts.

Fidèle à sa réputation de grand impulsif, Georges Kiejman, 78 ans dont 57 ans de barreau, tenait difficilement en place ce mercredi devant les magistrats de la 17e chambre. «Vous avez déjà dit dix inexactitudes, n'en rajoutez pas!» s'est-il énervé sur son banc, à l'écoute de son adversaire. «Il va finir par me tuer! (...) Je suis trop vieux pour supporter tout ça.»

Kerviel, Noriega ou Villepin

«Je suis un homme qui joue la transparence», a répondu sans se démonter Olivier Metzner, 60 ans, qui a défendu tour à tour Kerviel, Noriega ou Villepin.

Un palmarès qui n'impressionne guère de l'autre côté de la barre. «Les grands avocats appartiennent au passé», a lâché Georges Kiejman dans un regard méprisant, après avoir cité des pénalistes connus de l'après-guerre comme Henri Torres ou René Floriot.

Deux boxeurs

«Je n'ai aucune animosité personnelle», a-t-il poursuivi. C'est grotesque. Certes, il m'agace mais il doit en agacer beaucoup d'autres. Ça va vous paraître extrêmement orgueilleux, mais je crois que non seulement, il ne boxe pas dans la même catégorie que les grands fantômes que j'ai évoqués, mais il ne boxe même pas non plus dans la mienne.»

Sur le fond, les deux avocats ont de nouveau ferraillé sur la question des enregistrements. «Je n'ai pas enregistré, je n'ai demandé à personne d'enregistrer, jamais», a martelé Olivier Metzner. «Ces enregistrements auraient été remis spontanément à Françoise Bettencourt-Meyers. Moi je dis qu'on nous prend pour des enfants de chœur», a ironisé son contradicteur. Le tribunal devait mettre sa décision en délibéré à quelques semaines.