La juge Isabelle Prévost-Desprez a gagné le premier round dans son combat judiciaire: elle peut mener à bien le supplément d'informations qu'elle avait requis pour enquêter sur les enregistrements clandestins réalisés au domicile de Liliane Bettencourt, a décidé ce mardi la cour d'appel de Versailles, sans

donner plus de précisions sur ses motivations.

La juge de la 15e chambre du tribunal correctionnel de Nanterre avait décidé le 1er juillet dernier de renvoyer sine die le procès de François-Marie Banier, accusé par Françoise Meyers-Bettencourt de profiter financièrement de sa mère; et d’enquêter sur les révélations contenues dans les enregistrements clandestins réalisés au domicile de l’héritière de L’Oréal par son majordome entre 2009 et 2010. Une décision constestée par Georges Kiejman, le principal défenseur Liliane Bettencourt, qui avait décidé de faire appel de cette décision.

«Plus rien ne l'arrêtera»

Mais l'affaire n'en restera pas là: un autre avocat de l'héritière de L'Oréal, Matthieu Boccon-Gibod, a immédiatement annoncé qu'il formait un pourvoi en cassation contre cette décision.

«C'est la victoire de l'indépendance de la justice», a commenté de son côté Olivier Metzner, avocat de Françoise Bettencourt-Meyers. La juge de Nanterre Isabelle Prévost-Desprez est «confortée dans son action» et «plus rien ne l'arrêtera», a-t-il estimé.

Le pourvoi en cassation de l'avocat de Liliane Bettencourt n'étant pas suspensif, la juge Isabelle Prévost-Desprez peut continuer son enquête, a ajouté Olivier Metzner. C'est désormais à la chambre criminelle de la Cour de cassation d'estimer s'il y a lieu ou non d'examiner ce pourvoi.