ETELe fou évadé de prison: avancez lentement et surtout, ne vous retournez pas

Le fou évadé de prison: avancez lentement et surtout, ne vous retournez pas

ETEChaque vendredi, 20minutes.fr décrypte une légende urbaine qui nous a tous fait frissonner, le soir autour du feu de camp...
Corentin Chauvel (avec B.D.)

Corentin Chauvel (avec B.D.)

«Un couple est en train de se promener dans la campagne quand la voiture tombe en panne d'essence. Ils entendent à la radio que la police recherche activement un fou évadé que l'on croit être dans les parages. Alors le garçon dit à la fille de s'enfermer dans la voiture pendant qu'il va chercher de l'essence. Il lui dit que, quoi qu'il arrive, elle doit rester enfermée à l'intérieur. C'est une nuit très noire, et après quelque temps, la fille entend un bruit sourd et régulier sur le toit de la voiture. Bien qu'elle ait très peur, elle se souvient de l'avertissement de son ami et ne sort pas. Puis elle voit les phares d'une voiture de police, et on lui dit par le haut-parleur de sortir de la voiture et de marcher lentement vers la voiture de police, sans se retourner. Finalement, le bruit sourd était celui de la tête de son ami que le fou faisait rebondir sur le toit de la voiture.»

Une injonction récurrente

Si la fin de cette légende urbaine connaît plusieurs variantes (petit ami pendu ou décapité), l’injonction finale faite à la jeune femme, invitée à ne pas se retourner, est toujours présente. Et malheur à celles qui oseraient tourner la tête: la vision d’horreur rend leurs cheveux blancs de manière instantanée.

Les origines de cette histoire ne sont pas très lointaines. Les premiers récits de ce genre datent des années 1950 et 1960, aux Etats-Unis, et se sont massivement répandus, au point qu'ils ont donné naissance à une légende urbaine. Cependant, comme beaucoup d’autres, ils n’échappent pas aux stéréotypes sexistes.

Fille vulnérable et garçon courageux

Le récit met en situation une jeune femme vulnérable et peureuse (il n’est jamais question qu’elle accompagne son compagnon pour aller chercher de l’essence), tandis que son petit ami est brave et lui dicte tous les bons conseils de sécurité. Le rôle du garçon est ainsi d’affronter l’inconnu, quand celui de la fille est d’obéir aux ordres et de rester dans la voiture jusqu’à ce qu’elle soit secourue, même si elle entend des bruits très étranges autour du véhicule qui pourraient l’inciter à se sauver.

Là où cette légende urbaine effraie, outre l’atroce suspense final, c’est qu’il y a peu d’issue heureuse à en tirer et peu de morale non plus. Malgré le danger qui rôde, il y a toujours cette intense envie chez le personnage masculin de résoudre au plus vite le problème de la panne, alors qu’il y aurait peut-être moins de risques si les deux tourtereaux passaient la nuit confortablement dans la voiture, les portes verrouillées évidemment. Un conseil, quand même, pour éviter de voir sa balade amoureuse à la campagne au cœur de la nuit finir en légende urbaine: faites le plein avant de partir.