ETEL'homme sur le siège arrière: une légende urbaine pour mettre en garde

L'homme sur le siège arrière: une légende urbaine pour mettre en garde

ETEChaque vendredi, 20minutes.fr décrypte une légende urbaine qui nous a tous fait frissonner, le soir autour du feu de camp...
Bérénice Dubuc

Bérénice Dubuc

«C’est une nuit sombre et pluvieuse. La route est trempée. Denise est au volant, très fatiguée, mais l’inquiétude la tient éveillée: le voyant de la jauge d'essence clignote depuis plusieurs kilomètres déjà, et aucune ville n’est annoncée à l’horizon. Elle se dit qu’elle devrait s’arrêter sur le bas-côté pour dormir, et attendre que le jour soit levé pour continuer son chemin. Mais, alors qu’elle va pour actionner son clignotant, elle aperçoit une petite station d'essence décrépie sur le bord de la route. Elle décide alors de s’arrêter.

Le pompiste s’approche, elle lui demande de faire le plein, mais elle le trouve très étrange: il ne la regarde pas, semble distrait puis se met à lui faire des signes étranges. Après avoir fait le plein, il lui demande de le suivre à l’intérieur pour payer. Denise angoisse un peu: elle est seule au milieu de nulle part, aucune voiture ne passe, il n’y aura personne pour lui venir en aide si le pompiste l’agresse. Elle finit par le suivre.

Aussitôt arrivée dans le bureau, il lui attrape le bras et lui dit, d’un air de dément: «Vous devez rester ici avec moi, il y a un homme couché sur le siège arrière de votre voiture!!!» Il lui fait tellement peur que Denise repart en courant vers sa voiture et quitte la station service à toute vitesse. Au bout de quelques minutes, elle se clame, et regarde dans son rétroviseur. Elle voit alors un homme avec un blouson à capuche et une hache dans la main sur la banquette arrière. Le cadavre de Denise fut retrouvé quelques jours plus tard, mais le tueur court toujours. Alors, regardez bien sur la banquette arrière…»

Aucune preuve que cette histoire soit tirée d’un fait-divers

Cette légende est apparue en 1967, et bien que celui qui la raconte affirme souvent que c’est arrivé à un ami d’ami, il n’y a aucun compte rendu indiquant qu’elle soit déjà arrivée pour de vrai à quelqu’un. Toutefois, un cas de tueur sur le siège arrière est bien arrivé en 1964 à New York: un meurtrier en fuite s’était caché sur le siège arrière d’une voiture. Manque de chance, celle-ci appartenait à un policier, qui a abattu le meurtrier.

Comme toujours dans les légendes urbaines, il y a différentes variantes de cette histoire. Dans certaines, le bon samaritain qui prévient la femme est un automobiliste qui a repéré l’homme sur le siège arrière, et qui la suit, faisant même des appels de phares à chaque fois que le meurtrier va pour se relever et la tuer pendant qu’elle conduit.

Mise en garde

Cependant, à chaque fois, le bon samaritain effraie la future victime, par son allure et/ou son attitude, et, dans tous les cas, la victime est une femme et le bon samaritain comme le tueur, des hommes. La demoiselle en détresse n’affronte jamais directement le danger et lorsqu’elle le fait – en s’enfuyant - c’est parce qu’elle a confondu celui qui voulait l’aider avec un possible assaillant.

Au-delà de ce côté sexiste, l’histoire permet de délivrer une morale, une mise en garde. En l’occurrence: pensez à regarder sur le siège arrière, autour de vous pour vous assurer qu’il n’y a aucun danger. Certes, les meurtriers qui tentent de se glisser sur le siège arrière ne sont pas monnaie courante, mais vue la crédibilité de la situation (faire le plein la nuit dans une station d’essence quasi-déserte peut arriver à n’importe qui), on ne sait jamais.