Trois témoins racontent la fusillade de Villiers-sur-Marne
SOCIETE•Ils étaient sur place lors de l'attaque meurtrière, ils racontent...B.D.
RTL a diffusé ce lundi les témoignages de trois témoins - une psychothérapeute, un ambulancier et un spécialiste de la gestion du stress - de la fusillade qui a coûté la vie à la policière municipale Aurélie Fouquet, le 20 mai dernier, à Villiers-sur-Marne.
Marie-Hélène, psychothérapeute, raconte avoir «vu un fourgon blanc» qui avait «drôle d’air»: «La porte n’était pas fermée et puis une voiture de police est arrivée derrière. Et on a entendu trois détonations. Ce qui m’a alerté c’est que ma cuisse saignait. J’ai dit à mon fils "Je suis blessée, je m’arrête et on va appeler du secours."» Elle a effectivement été touchée par une balle, qui a traversé la carosserie de son véhicule.
«Une exécution sommaire»
Michael, ambulancier, était avec un collègue et une patiente au carrefour où a éclatée la fusillade. Il a d'abord cru à «un simple accident de la route», avant de s'apercevoir que ce n’était pas du tout ça. «On a vu des hommes armés sortir du camion en criant "Tout le monde à terre!". Ils nous ont braqués, carrément. On s’est cachées un peu sous le tableau de bord de l’ambulance pour se protéger, on avait peur de se prendre une rafale. Tout de suite après on a relevé la tête et ils s’étaient dirigés vers la voiture de police qui arrivait au même moment. Et c’est sur eux qu’ils ont vidé le chargeur, à bout portant, c’était une exécution sommaire.»
Une fois les malfaiteurs partis, le jeune ambulancier s’est approché d’Aurélie Fouquet: «Il y avait du sang partout, elle était consciente, elle parlait encore, elle a parlé pendant 10 secondes. Elle a parlé des son enfant et puis tout d’un coup elle a perdu conscience», indique-t-il, regrettant de n'avoir rien pu faire pour la sauver.
Encore traumatisés
Les braqueurs ont ensuite percuté la voiture de Pierre, 33 ans, spécialiste de la gestion du stress, pour la lui voler. «A ce moment précis je sais que je n’ai personne dans la voiture de ma famille qui peut risquer sa vie. Je n’avais ni peur de mourir ni peur de ce qui allait se passer, tout en sachant que ni ma femme ni ma fille n’étaient dans la voiture», témoigne-t-il.
Les trois témoins sont encore aujourd'hui traumatisés par l'événement. Marie-Hélène indique qu'elle a eu «peur de mourir» ce jour-là, et que cette peur ne la lâche pas: «Je reprends ma voiture j’ai peur, je marche dans la rue j’ai peur. J’ai peur qu’on me vole mon sac. C’est la première fois de ma vie. Dès que je vois une voiture de police j’ai peur parce que j’ai peur que des voleurs arrivent et qu’ils se règlent leur compte.» Tous exigent aujourd'hui que les malfaiteurs soient interpellés.