SOCIALLa médiatrice de l'Education met le dispositif des bourses au piquet

La médiatrice de l'Education met le dispositif des bourses au piquet

SOCIALElle a rendu son rapport ce mardi...
Delphine Bancaud

Delphine Bancaud

Un aiguillon qui appuie là où ça fait mal et un aiguilleur qui indique la voie à suivre pour améliorer la situation. Voilà comment la médiatrice de l’Education nationale et de l’enseignement supérieur, Monique Sassier, a défini son propre rôle ce mardi en rendant son rapport annuel. Celui-ci pointe notamment une forte augmentation (+88%) des réclamations des étudiants concernant les bourses d’enseignement supérieur.

Premier reproche: le mode de calcul des droits à cette aide. «Un étudiant qui demande une bourse en avril 2011, verra les ressources 2008 de ses parents prises en compte. Or, la situation économique de sa famille a pu changer depuis», note Monique Sassier. La médiatrice suggère donc une prise en compte des revenus de l’année civile précédente. Contacté par 20 Minutes, l’Unef (à gauche) approuve cette position: «Ce mode d’attribution des bourses ne répond pas à la situation actuelle car avec la crise, beaucoup de familles ont vu leur situation se dégrader.» Mais le syndicat étudiant va plus loin que la médiatrice dans ses revendications: «Le droit à la bourse devrait être déterminé par rapport à la situation du jeune et non par rapport à celle de ses parents. Car beaucoup d’étudiants, qui n’ont pas droit à une bourse car leurs parents gagnent trop, ne sont pour autant pas aidés par eux.»

Des versements tardifs

Autre dysfonctionnement constaté par la médiatrice: les dépôts de demande de bourse sont à remettre fin avril alors que les barèmes de plafonds de ressources pour y avoir droit sont connus après cette date. Du coup, certains étudiants qui pourraient solliciter cette aide ne le font pas. La médiatrice suggère donc plus de souplesse dans le calendrier. Un avis là encore partagé par l’Unef: «Les démarches interviennent trop tôt et les étudiants sont souvent mal informés sur leurs droits au bourse

Dernier écueil souligné par la médiatrice: le retard pris dans le versement des bourses aux étudiants. «Certains reçoivent celle de décembre en février.» Une situation dérangeante soulignée également par le syndicat étudiants: «Pour 50% des étudiants, le 1er mois de bourse tombe en décembre, alors qu’il devrait être versé en octobre.» D’où la volonté de la médiatrice de pousser le ministère de l’enseignement supérieur à accélérer le processus. Après avoir reçu le rapport annuel de la médiatrice en début du mois, Valérie Pécresse a d’ailleurs annoncé qu’un groupe de travail serait bientôt chargé de plancher sur les recommandations préconisées. Reste à savoir lesquelles seront suivies d’effets.