Ambiance électrique au procès Kerviel
JUSITCE•La deuxième journée a été marquée par de nombreux énervements...Maud Pierron
Une deuxième journée pleine de tensions, consacrée aux «limites» auxquelles le trader est normalement astreint. Et les «limites» ont été plusieurs fois dépassées lors de l’audience. Par les avocats, qui se sont invectivés, par Jérôme Kerviel, qui a quitté sa maladresse d’hier pour reprendre, corriger, contester le président du tribunal sur ses activités, affirmant que ses supérieurs lui avaient «demandé» de prendre des positions risquées et que les fameuses limites étaient «floues» .
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Et par un témoin, Jean-Pierre Mustier, ancien président de la banque d’investissement de la Société générale, rappelé à l’ordre par le président du tribunal pour ses «emportements». «Jérôme Kerviel n’est pas Robin des bois, c’est le trader qui a perdu le plus d’argent au monde», s’exaspère l’ancien patron aujourd’hui «sans activité». Jean-Pierre Mustier assure ne pas comprendre la défense de Kerviel impliquant ses supérieurs. «La hiérarchie, c’est moi, la hiérarchie ne savait pas». Conclusion: le prévenu «ment, comme il a toujours menti».
«Les techniques, je ne les ai pas inventés»
D'une élocution très claire, Jean-Pierre Mustier s'est attaché à enfoncer la défense de Jérôme Kerviel. «Entendre qu'il a fait ça dans l'intérêt de la banque, ça me révulse, ça me scandalise. C'est faux, ce n'est que de la com'», a-t-il tonné. Et de qualifier les positions prises par Kerviel comme « énormes», «inhumaines», «presque criminelles».
Auparavant, Jérôme Kerviel, encore interrogé pendant plus d'une heure, avait déroulé sa ligne de défense sans problème, expliquant que les limites étaient dépassés «quasiment tous les jours». «On recevait un mail (sur les dépassements) mais on n'avait jamais de remontrance». Quand aux opérations fictives, il reconnaît en avoir saisi pour ajuster ses positions. Mais, «les techniques, le système, je ne les ai pas inventés», a-t-il ajouté, laissant entendre que c'était une pratique courante à la banque.
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