Brice Hortefeux sur l'affaire Hebbadj: Il est «anormal qu'un étranger naturalisé par mariage conserve sa nationalité»
REACTION•Le ministre de l'Intérieur enfonce le clou alors que Lies Hebbadj a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire...C. F.
Brice Hortefeux s'est de nouveau exprimé sur l'affaire Hebbadj ce mercredi. Le ministre de l'Intérieur, qui avait été critiqué pour avoir menacé de déchoir de sa nationalité française Lies Hebbadj pour «polygamie» et «fraude aux allocations sociales», a tenu à se justifier: «Il ne s'agit pas d'un simple fait divers mais d'un fait de société», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse live-twittée par le ministère de l'Intérieur sur son compte officiel Twitter.
«Au-delà de cette situation particulière, il y a aujourd'hui des dérives que l'on ne peut ni ignorer ni accepter», a ajouté Brice Hortefeux, qui estime que la «polygamie de fait ou la perception injustifiée de prestations sociales ne sont aujourd'hui pas suffisamment réprimées». La «polygamie de fait» est pourtant une réalité, insiste-t-il, chiffres à l'appui: 16 à 20.000 familles soit 180.000 personnes seraient concernées selon la Commission nationale consultative des Droits de l'homme.
Le ministre maintient qu'il est «anormal qu'un étranger naturalisé par mariage conserve sa nationalité s'il est en situation de polygamie avec abus du système d'aides sociales».
«Nous n'avons pas besoin de nouvelle loi»
D'après lui, «le droit doit évoluer pour nous permettre de lutter plus fermement contre certains comportements. La définition de la polygamie inscrite actuellement dans le Code pénal n'est pas adaptée à la réalité d'aujourd'hui.»
Pour autant, selon Brice Hortefeux, «nous n'avons pas besoin de nouvelle loi. Il faut d'abord appliquer celles qui existent et les adapter à la réalité de notre temps». Un groupe centriste a déposé mardi au Sénat une proposition de loi visant à créer «un délit de polygamie, d'incitation à la polygamie, avec circonstances aggravantes pour fraude aux aides sociales».
Lies Hebbadj est actuellement poursuivi pour escroquerie, fraudes aux prestations sociales, travail dissimulé, et aide au séjour irrégulier d’étrangers.