Malgré les difficultés de recrutement, le nombre de policiers municipaux ne cesse d’augmenter
22, V’lA les flics•Selon un baromètre de l’association Villes de France publié ce mercredi, les effectifs de police municipale augmentent dans les villes moyennes20 Minutes avec AFP
Il y a de plus en plus de policiers municipaux. Les villes moyennes n’ont en effet cessé d’augmenter leurs effectifs depuis 2020, selon le 7e panorama publié ce mercredi par l’association Villes de France, qui regroupe les villes de 10.000 à 100.000 habitants. Ces villes comptent en moyenne six policiers municipaux pour 10.000 habitants en 2025, contre 4,9 en 2020, selon l’étude réalisée sur 55 d’entre elles. Cette augmentation traduit « la volonté politique des élus locaux de répondre aux préoccupations sécuritaires croissantes de leurs administrés », relève l’association dans un communiqué.
Malgré cette évolution, les maires peinent toutefois à pourvoir les postes ouverts. Le budget moyen de fonctionnement s’élève à 1,35 million d’euros par an, et la moyenne annuelle des investissements de vidéosurveillance atteint 203.000 euros, un chiffre relativement stable. « La vidéoprotection est désormais présente dans plus de 95 % des villes enquêtées, avec une moyenne de 126 caméras par commune » contre 66 en 2020, relève l’étude, mais le nombre de caméras est « peu corrélé » au nombre d’habitants. « Si son efficacité fait encore débat, son déploiement massif illustre la volonté des élus de disposer d’outils de surveillance et de prévention étendus », commente Gil Avérous, président de Villes de France et maire DVD de Châteauroux.
De plus en plus d’armes létales
Les policiers sont par ailleurs de plus en plus équipés d’armes létales, 93 % des élus des villes moyennes dotant leurs agents d’armes à feu contre 58 % des communes au niveau national. « Cette mutation, accélérée par le contexte sécuritaire, rapproche l’équipement des polices municipales de celui de la police nationale ou de la gendarmerie, avec l’adoption de pistolets semi-automatiques, gilets pare-balles, caméras-piétons et dispositifs de géolocalisation », souligne le communiqué.
« D’une police de proximité, on évolue vers une police d’intervention, capable de faire face à des situations potentiellement dangereuses », observe Gil Avérous, qui appelle à « rester vigilant » sur les conditions du déploiement de ces polices. Selon Villes de France, la montée en puissance des polices municipales soulève en effet des interrogations « en matière d'articulation avec l’action des forces nationales », de « niveau de formation des agents » et de « risques d’inégalités territoriales en matière de sécurité ». Les policiers municipaux participent aussi à de plus en plus d’activités de police administrative relevant de l’Etat, comme l’encadrement de manifestations, et se retrouvent « fréquemment en situation de "primo-intervenants" ». Un « Beauvau des polices municipales », lancé il y a un an par l’ex-ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin pour repenser et élargir les prérogatives de ces policiers, doit aboutir à un projet de loi au Parlement d’ici juin.