Notre-Dame-de-Garaison : Un ex-surveillant accusé de violences va être démis de sa fonction de diacre
suivi•Cet ex-surveillant surnommé « Le Crabe », personnage central dans l’affaire des violences à l’institut Notre-Dame-de-Garaison, officiait toujours en tant que diacre dans l’église de Mauléon-Magnoac
M.B.
L'essentiel
- Accusé par de nombreux ex-élèves de Notre-Dame-de-Garaison, celui qu’ils surnommaient « Le Crabe » est encore en poste en tant que diacre, mais doit être relevé de ses fonctions, a assuré l’évêque de Tarbes-Lourdes au Parisien ce vendredi.
- « C’est une grande satisfaction » réagit auprès de 20 Minutes Michel Lavigne, porte-parole du collectif des « Anciens de Notre-Dame de Garaison, victimes de violence ».
- Le cas de cet ex-surveillant accusé de violences qui a pu continuer ses activités, notamment auprès des enfants, est loin d’être isolé, pointe par ailleurs le quotidien.
Il avait été surnommé « Le Crabe », « car il avait cette façon particulière de nous pincer la joue avec sa main, en nous plantant le pouce dans la peau pour nous soulever », expliquait à 20 Minutes, en février dernier, un ancien élève de Notre-Dame de Garaison. Dans le sillage de Bétharram, cet institut catholique de Monléon-Magnoac, situé près de Tarbes (Hautes-Pyrénées), fait aussi l’objet de nombreuses accusations concernant des violences et violences sexuelles, qui s’y seraient produites durant des années.
« Le Crabe », qui est resté en poste une trentaine d’années entre les années 1960 et 1990, est un des personnages centraux dans l’affaire Garaison, cité par de nombreux témoins comme particulièrement violent. Ce vendredi, Le Parisien révèle qu’il est toujours en activité, en tant que diacre, dans l’église de Monléon-Magnoac, où il continuait même à baptiser des enfants. Mais l’évêque de Tarbes et Lourdes, Jean-Marc Micas, que nous avons tenté de joindre sans succès, a assuré au quotidien qu’il allait le « mettre en retrait de son ministère en attendant les conclusions de l’enquête ».
« Grande satisfaction » pour le collectif de victimes
« C’est une grande satisfaction » réagit ce vendredi auprès de 20 Minutes Michel Lavigne, porte-parole du collectif des « Anciens de Notre-Dame de Garaison, victimes de violence ». « Nous savions qu’il intervenait encore dans des cérémonies, notamment des enterrements, et nous comptions interroger l’évêque à ce sujet » nous dit-il.
Qu’il soit démis de ses fonctions « est un juste retour des choses, bien tardif, mais nous saluons la décision de l’évêque, poursuit l’ancien pensionnaire de Garaison. Nous espérons que ce sera un bon début pour que Garaison aille enfin vers la reconnaissance des violences infligées, alors que nous étions des enfants sans défense. »
Plusieurs cas de personnalités accusées qui ont poursuivi leurs activités
Le cas de cet ex-surveillant qui a pu continuer ses activités, est loin d’être isolé. Un autre religieux, notamment visé par une plainte pour agressions sexuelles - qu’il conteste –, l’ancien directeur de Riaumont à Liévin (Pas-de-Calais), se retrouve de son côté à l’affiche du pèlerinage 2025 des Lucs-sur-Boulogne (Vendée), dans lequel il sera invité à dire la messe au nom des enfants martyrs, poursuit Le Parisien. Ce n’est pas tout : un ex-enseignant au collège Saint-Pierre du Relecq-Kerhuon (Finistère), connu pour ses claques qui allaient jusqu’à faire saigner, est, lui, resté bénévole dans une association d’aide aux devoirs, une fois à la retraite, poursuit le quotidien.
Notre dossier sur l'affaire BétharramD’autres cas, comme celui d’Ange Mur, ex-surveillant à Bétharram et qui a continué d’être diacre jusqu’au début de cette année, avaient déjà été révélés, et interrogent, notamment l’association Mouv’Enfants, sur le suivi de ces individus accusés de violences ou de violences sexuelles. Mouv’Enfants avait manifesté il y a quelques semaines devant la mairie de Jarret (Hautes-Pyrénées), village de 300 habitants dont Ange Mur est toujours maire, pour qu’il soit démis de ses fonctions, après ses propos dans l’émission Quotidien, où il avait reconnu avoir commis des violences contre des enfants à Bétharram.