Maltraitance dans les crèches : « Je me taisais par peur »… Un syndicat appelle à la libération de la parole
protection de l’enfance•Le syndicat national des professionnels de la petite enfance veut agir contre de potentielles dérives dans les crèches alors que des rapports pointent une pénurie de personnel et une faiblesse des contrôles20 Minutes avec AFP
Alors que le secteur de la petite enfance a été ébranlé en juin 2022 par la mort d’un bébé dans une crèche People & Baby à Lyon, le SNPPE veut mieux protéger les jeunes enfants, et cela doit passer par la fin du silence. « Je me taisais par peur, aujourd’hui je signale » : le syndicat national des professionnels de la petite enfance lance donc ce mercredi une campagne de « dénonciation » des conditions de travail dans les crèches et des potentielles dérives.
« Notre volonté est de faire en sorte que la parole se libère », explique le cosecrétaire général du syndicat Cyrille Godfroy. « L’idée c’est que les professionnels fassent remonter aux administrations compétentes les situations qui posent problème, charge à ces administrations d’aller sur le terrain faire des contrôles ».
Le SNPPE veut « une réaction immédiate des autorités »
Concrètement, les professionnels qui le souhaitent pourront télécharger des courriers types sur le site du syndicat et les envoyer aux différentes administrations concernées. Ce processus « permettra de mettre en lumière les conditions de travail inacceptables, le manque de moyens, les déficiences dans la sécurité des enfants et les dérives managériales », détaille le SNPPE, qui espère « une réaction immédiate des autorités, avant qu’il ne soit trop tard ».
Publié en avril 2023, un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) a décrit une qualité d’accueil « très disparate » et pointé une pénurie de personnel et une faiblesse des contrôles dans les crèches. Une « mission flash » du Sénat a abondé dans le même sens, en mars, en déplorant un « sous-dimensionnement des acteurs chargés du contrôle », à savoir la Caisse d’allocations familiales (CAF), la Protection maternelle et infantile (PMI) ou les services de l’Etat.
Nos articles sur la Protection de l'enfanceAprès le rapport de l’Igas, l’exécutif a annoncé la mise en place d’un référentiel de la qualité d’accueil des enfants de moins de trois ans, qui a vocation à servir « de base à la mise en œuvre des contrôles de manière plus coordonnée ». La ministre du Travail, de la Santé et des Familles Catherine Vautrin a également indiqué fin mars que ce référentiel allait être transmis aux professionnels du secteur avant d’être publié par arrêté.