Grenoble : Après de mystérieux malaises au CHU, un agent porte plainte
sante•Un agent de l’Institut de Biologie et de Pathologie du CHU de Grenoble a porté plainte après avoir été victime de troubles inexpliqués sur son lieu de travail, comme plusieurs de ses collègues depuis 201920 Minutes avec AFP
De mystérieux malaises au Centre hospitalier universitaire de Grenoble. Un agent de l’Institut de Biologie et de Pathologie (IBP) du CHU a déposé plainte pour « administration volontaire de substance nuisible, blessures involontaires et exposition d’autrui à un risque immédiat de blessures », a indiqué son avocat Me Hervé Gerbi, lundi. Cette action fait suite à une série de malaises et troubles ORL affectant des salariés de ce bâtiment depuis plusieurs années, sans explication claire à ce jour.
Des symptômes signalés depuis 2019
Depuis juin 2019, plusieurs malaises et troubles ORL ont été signalés au sein de l’IBP, bâtiment ultra-technique inauguré en 2011 et réunissant l’ensemble des laboratoires du CHU. Environ 600 personnes y travaillent, mais aucun patient n’y est accueilli. Les premiers signalements de malaises sont apparus en juin 2019, mais se sont avérés assez « aléatoires » tant dans leurs caractéristiques (irritations, vertiges, etc.) que dans leur fréquence ou leur localisation, a précisé Vincent Bonneterre, chef du service de santé au travail.
Entre « 300 et 400 signalements » ont été recensés au total en plusieurs vagues, a indiqué Vincent Bonneterre. Mais « qui dit signalement ne dit pas malaise », souligne-t-il, estimant que le nombre de malaises avérés parmi les employés sur la période est « de moins d’une dizaine ».
Un droit de retrait massivement exercé
Cette situation « persistante et préoccupante » a poussé près de 70 agents à exercer leur droit de retrait le 1er avril 2025, « témoignant de l’urgence d’agir », souligne l’avocat dans un communiqué. La direction du CHU « a pris connaissance de la plainte » et y répondra, a indiqué son directeur général adjoint Sébastien Vial lors d’un point presse lundi, rappelant qu’il s’agit d’un « sujet relativement ancien » sur lequel le CHU est « pleinement mobilisé ».
Actuellement, « un peu moins de 30 salariés » sont en arrêt de travail, et le nombre d’agents maintenant leur droit de retrait est retombé à neuf, a-t-il ajouté.
Un diagnostic difficile malgré les moyens engagés
Le CHU a pris de nombreuses mesures et engagé depuis quelque 950.000 euros pour « investiguer, comprendre et prévenir ces phénomènes », selon Sébastien Vial. Mais la grande diversité des symptômes suggère « une problématique multifactorielle » et rend le diagnostic difficile, a-t-il souligné. Une nouvelle expertise a été diligentée, dont les résultats sont attendus en mai, a-t-il dit, reconnaissant que la situation était « anxiogène » pour les employés