Macron dénonce un antisémitisme qui essaime à « l’extrême gauche »
Poison•Lors de la reprise d’un prix contre l’antisémitisme à Arthur et Sophia Aram, Emmanuel Macron a dénoncé un antisémitisme qui s’est propagé de l’extrême droite à certains rangs de l’extrême gauche et de la gauche20 Minutes avec AFP
L'essentiel
- Emmanuel Macron dénonce un antisémitisme qui s’est propagé de l’extrême droite à certains rangs de l’extrême gauche et de la gauche.
- Le président français critique les ambiguïtés de La France insoumise sur l’antisémitisme et souligne qu’« il ne suffit pas d’être contre l’extrême droite pour être pour la République lorsqu’on propage des propos antisionistes et antisémites ».
- Le chef de l’Etat n’a pas non plus oublié l’extrême droite dans son discours : « Il ne suffit pas d’être contre l’extrême gauche pour protéger les Juifs quand on va au secours de ceux qui ont eux-mêmes servi le négationnisme ».
Emmanuel Macron a dénoncé mercredi un antisémitisme qui a « essaimé » de l’extrême droite jusqu’à « certains rangs de l’extrême gauche et de la gauche ». Il s’exprimait en remettant à l’Elysée le Prix Jean-Pierre-Bloch de la LICRA à l’humoriste Sophia Aram et à l’animateur Arthur. « Le poison antisémite n’est constitué que d’un seul ingrédient, la haine […] une haine née à l’extrême droite, qui a prospéré à l’extrême droite et qui a su essaimer au-delà de l’extrême droite. Et aujourd’hui malheureusement jusqu’à certains rangs de l’extrême gauche et de la gauche pour qui l’antisionisme fait office d’alibi à l’expression de l’antisémitisme », a-t-il ajouté.
La France insoumise (LFI) est régulièrement accusée d’ambiguïtés sur cette question, notamment depuis le 7 octobre 2023 et l’attaque du Hamas sur Israël. Depuis le 12 mars, LFI est aussi critiqué à cause d’un visuel présentant le visage de Cyril Hanouna, juif d’origine tunisienne et animateur proche du milliardaire conservateur Vincent Bolloré. Cette représentation, qui reprend les codes de certaines affiches antisémites des années 1930 et de l’Allemagne nazie, a valu au parti une condamnation en référé pour « atteinte au droit à l’image ».
« L’humanisme ne se divise pas en races »
« Il ne suffit pas d’être contre l’extrême droite pour être pour la République lorsqu’on propage des propos antisionistes et antisémites », a martelé Emmanuel Macron. « De la même façon qu’il ne suffit pas d’être contre l’extrême gauche pour protéger les Juifs quand on va au secours de ceux qui ont eux-mêmes servi le négationnisme », pointant aussi du doigt le Rassemblement national.
Le chef de l’Etat a salué en Sophia Aram et Arthur deux visages de la « fraternité française ». « Être Français aujourd’hui, […] ce n’est ni votre sang, ni votre origine, ni votre religion. […] C’est une volonté ! », a-t-il dit.
Notre dossier sur l'antisémitisme« Comme tous les Juifs de France, je vis désormais avec une peur qui ne me quitte plus », a lancé Arthur, dénonçant « le silence » de ceux qui « se levaient (autrefois) pour toutes les causes ». « L’humanisme ne se divise pas en races et la République ne se divise pas en communautés parce que la République ne se divise pas », a renchéri Sophia Aram, fervente défenseure de la laïcité.