Tours : L’université sévit contre les violences sexistes et sexuelles
Discriminations•Après le déploiement d’une banderole sexiste pendant une soirée d’intégration en médecine, l’université veut lutter contre les violences sexistes et sexuelles20 Minutes avec AFP
Six mois après, une véritable réaction. Vingt-sept mesures ont été dévoilées lundi par l’université de Tours afin de lutter contre les violences sexistes et sexuelles. Elles font suite aux conclusions d’un rapport commandé après le déploiement d’une banderole sexiste lors d’une soirée d’intégration, mettant en évidence des « pratiques systémiques ».
Le rapport, réalisé par l’Inspection générale de l’éducation du sport et de la recherche (IGESR), a « conclu à des faits caractérisés de bizutage, actes humiliants ou dégradants et rapports sexuels non consentis, commis entre octobre 2023 et septembre 2024 ».
Lors d’une soirée d’étudiants en médecine en septembre, une banderole sexiste avait été déployée, conduisant notamment l’université à faire un signalement au parquet. Sur celle-ci, on pouvait voir une femme nue, inconsciente et plongée dans un verre à cocktail, sous laquelle était inscrite une mention explicite au GHB, substance surnommée la « drogue du violeur ».
Un plan d’action de 27 mesures, dont plusieurs à effet immédiat, a ainsi été présenté à la presse lundi. « Il vise en premier lieu à saisir la commission disciplinaire de l’université à l’encontre de 20 étudiants » de l’association des Carabins, sanctionnée début février et à l’origine de la banderole, et « à déposer un nouveau signalement à la procureure de la République de Tours concernant ces étudiants », selon l’établissement.
Les financements et les conventions d’occupation des locaux pour l’ensemble des associations étudiantes de la faculté de médecine sont « suspendus », et il a été demandé aux différents services concernés de notamment déployer une campagne de sensibilisation à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles.
« Fermeté la plus totale »
« Les témoignages du rapport sont édifiants et les faits sont pénalement répréhensibles », a dit Philippe Roingeard, président de l’université. Il a pointé un « phénomène systémique au sein de certaines associations étudiantes » et a souhaité porter « une responsabilité collective pour que ces pratiques cessent » afin de « mettre fin à une omerta ».
La ministre de l’Education Élisabeth Borne a « salué » la décision de l’université. « Face à de telles dérives, la seule réponse acceptable est la fermeté la plus totale », a-t-elle réagi dans une déclaration transmise à l’AFP, ajoutant avoir « une pensée » pour « les victimes de ces violences ». « Je fais confiance à l’université de Tours pour mettre en œuvre au plus vite les mesures de ce plan et je demande au recteur d’académie d’y veiller avec la plus grande attention », a-t-elle conclu.