Le syndrome de pica, on en a tous souffert quand on était petits. Ceux d’entre vous qui ont des enfants le savent : il y a un âge où l’on se fourre tout dans la bouche, quitte à s’intoxiquer à la lessive ou à se perforer l’estomac avec un clou. Lorsque ce type de comportement persiste au-delà de deux ou trois ans, voire à l’âge adulte, il se mue en pathologie et peut avoir des conséquences graves.

La malbouffe… au sens propre du terme

Ainsi, le syndrome de pica se manifeste par l’ingestion de matières ou d’objets impropres à la consommation (ou, dans certains cas, de l’ingestion monomaniaque d’un seul et unique aliment comestible). Il peut donc s’agir de tout et n’importe quoi : de la terre, des cheveux, du papier, du plastique, du savon, de la laine, des avions, voire de l’urine ou des excréments (et si un naturopathe vous conseille de boire votre pipi, partez en courant).

Pourquoi et que faire ?

Les causes sont aussi nombreuses que les éléments ingérés, mais certaines populations, comme les adolescents, les handicapés mentaux ou les femmes enceintes, sont plus fréquemment touchées. Dans certains cas, il peut s’agir de croyances irrationnelles. En toute logique, les famines favorisent aussi l’apparition du syndrome de pica. Quelle que soit l’origine du problème, la prise en charge sera psychologique, quoique des compléments alimentaires peuvent être prescrits en cas de carence avérée.

Mais alors, qui était Pica ?

Personne. Contrairement à d’autres maux, baptisés d’après le chercheur qui les a étudiés, le syndrome de pica tire son nom du mot latin pour « pie », cet oiseau étant réputé pour gober tout ce qui lui passe sous le bec. La découverte du syndrome de pica précède d’ailleurs la naissance de la médecine moderne : dès l’Antiquité, des auteurs tels que Socrate, Aristote ou Pline l’ancien le décrivent.