Qu’est-ce que le syndrome de Jérusalem ?

Après les syndromes de Stendhal et de l’Inde, poursuivons notre exploration des syndromes dits du voyageur. Celui qui nous préoccupe aujourd’hui concerne Jérusalem.

Histoire d’une psychose

Cliniquement, le syndrome de Jérusalem a été diagnostiqué en 1983 par Yair Bar-El, un médecin hiérosolymitain. Le phénomène semble toutefois très ancien puisque, selon Radio France entre autres sources, il aurait été documenté depuis au moins l’époque des Croisades. L’écrivain Gogol l’aurait éprouvé en 1848 et l’artiste James Edward Hanauer l’aurait décrit une vingtaine d’années plus tard. Au tournant du millénaire, le sujet est pris très au sérieux par les autorités israéliennes, qui craignent des suicides collectifs à l’occasion de l’an 2000.

Délires mystiques

Le syndrome de Jérusalem se manifeste sous la forme de délires mystiques de plus ou moins grande intensité. Des cas ont été rapportés d’individus se prenant pour Jésus ou d’autres figures bibliques, ou de femmes se déclarant enceintes du messie. Il peut aussi s’agir de pensée magique ou d’espoirs de guérisons miraculeuses.

Le phénomène touche surtout des touristes ou pèlerins de confessions juive et chrétienne. Les symptômes vont de l’anxiété à l’hallucination, en passant par des obsessions pour la purification, des actes de prêche virulents, voire des automutilations. À la différence de la plupart des syndromes du voyageur, qui concernent essentiellement des personnes saines, celui de Jérusalem affecte surtout des individus déjà atteints de troubles psychiatriques.

Comme le syndrome de Gilles de la Tourette, le syndrome de Jérusalem a fait l’objet d’un épisode des Simpsons.