Qu’est-ce que le syndrome de Gilles de la Tourette ?
coprolalie•Méconnu et souvent caricaturé, le syndrome de Gilles de la Tourette est un trouble neurologique rare, mais parfois sévère
Frédéric Henry pour 20 Minutes
L'essentiel
- Le syndrome de Gilles de la Tourette a été identifié au XIXe siècle.
- Il a été nommé en l’honneur d’un étudiant en médecine.
- Il implique des tics et se manifeste dès l’enfance.
Mais qui était Georges Albert Édouard Brutus Gilles de La Tourette ? Derrière ce nom un peu fou se cache un neurologue né en 1857 et mort en 1904, dont le prénom n’était pas Gilles, puisque Gilles de La Tourette était son patronyme. Si on se souvient de lui, c’est surtout à cause du syndrome qui porte son nom.
Une découverte ancienne
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, Georges Gilles de La Tourette n’a pas découvert le syndrome dont il est ici question. C’est le médecin Jean Itard qui en énumère pour la première fois les symptômes en 1825. Un demi-siècle plus tard, le neurologue Jean-Martin Charcot confie à l’un de ses élèves, Georges, la tâche d’étudier des patients dont le comportement correspond à celui décrit par Itard. Lorsque Gilles de La Tourette publie son rapport en 1885, son professeur est si fier qu’il nomme le syndrome en son honneur.
Des symptômes très visibles
Les patients souffrent généralement de tics plus ou moins handicapants, parmi lesquels des raclements de gorge, des clignements d’yeux, des reniflements et des grimaces. Dans la culture populaire, le syndrome de Gilles de La Tourette est surtout associé à une forme de tic verbal particulièrement gênante : la coprolalie. Cette pulsion, mise en scène dans des épisodes de South Park et des Simpsons, ainsi que dans de nombreux films, pousse le sujet à proférer des injures, des obscénités et des grossièretés sans raison. La coprolalie ne concerne toutefois qu’un pourcentage infime des malades.
Que faire ?
S’il n’existe pas de remède au syndrome de Gilles de La Tourette, différents traitements sont proposés pour en atténuer les symptômes. Il peut s’agir de thérapies cognitivo-comportementales ou, dans les cas les plus sévères, de neuroleptiques ou d’anxiolytiques.
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