Qu’est-ce que le syndrome de Diogène ?

Diogène de Sinope est un penseur grec qui a vécu au IVe siècle avant Jésus-Christ. Les philosophes ayant plutôt bonne réputation, on peut être tenté d’imaginer que le syndrome de Diogène est un terme flatteur. Ce n’est malheureusement pas le cas.

Le chaos domestique

Peut-être avez-vous déjà vu sur YouTube une vidéo montrant un intérieur apocalyptique, une maison ou un appartement jonché d’ordures. Peut-être même avez-vous un proche âgé qui vit dans des conditions d’insalubrité inquiétantes ou qui a renoncé à toute forme d’hygiène corporelle. C’est ce que l’on nomme « syndrome de Diogène ». Les personnes qui en souffrent ont généralement mis un terme à tout lien social. Libérées du regard d’autrui, elles ont donc toute latitude pour se laisser aller complètement. Elles ne font plus aucun ménage et ont tendance à conserver tout ce qui passe le pas de leur porte, y compris les emballages et déchets alimentaires.

Pourquoi Diogène ?

Identifié pour la première fois en 1966 par les psychiatres Duncan MacMillan et Patricia Shaw, le syndrome n’a été nommé qu’en 1975, par les chercheurs A.N.G. Clark, G.D. Mankikar et Ian Gray. Si Diogène de Sinope avait la réputation de vivre dans des conditions similaires à celle d’un sans-abri, il refusait les biens matériels et se plaisait à fréquenter ses contemporains. Le syndrome, au contraire synonyme d’accumulation et d’isolement, est donc bien mal nommé.

Quels traitements ?

S’il peut apparaître à tout âge, notamment chez les individus souffrant de lésions du lobe frontal, le syndrome de Diogène est surtout prévalent chez les personnes âgées de plus de 70 ans. Il n’est pas rare que les patients s’opposent à toute forme de traitement ou d’accompagnement. En ce cas, une hospitalisation ou un placement en Ehpad peuvent s’avérer nécessaires.