EPR de Flamanville : Plus de 13 milliards d’euros… La facture a finalement quadruplé
Nucléaire•Le devis initial de l’EPR de Flamanville était de 3,3 milliards d’euros. Après dix-sept ans de travaux et une facture au minimum de 13,2 milliards d’euros, le réacteur nucléaire de nouvelle génération devrait être enfin raccordé au réseau20 Minutes avec AFP
C’est le grand jour pour l’EPR de Flamanville ! Ce vendredi, après dix-sept ans de travaux, dont douze de retard, le réacteur nucléaire de nouvelle génération devrait être enfin raccordé au réseau et contribuer à la production électrique de la France.
Si tout va bien… Car le chantier a été très perturbé depuis ses débuts, avec de nombreux déboires techniques. Ceux-ci ont fait exploser les délais et la facture, désormais estimée à 13,2 milliards d’euros par EDF, soit quatre fois le devis initial de 3,3 milliards. En 2020, la Cour des comptes l’avait évaluée à 19 milliards, en incluant les « surcoûts de financement ».
Cela faisait un quart de siècle que la France, pays qui compte le plus de centrales nucléaires par habitant, n’avait pas fait démarrer un nouveau réacteur, depuis 1999 avec le réacteur nucléaire 2 de Civaux, dans la Vienne. L’EPR, un réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération, est le 4e de ce type installé dans le monde (deux en Chine, un en Finlande, et un en construction au Royaume-Uni), et le 57e du parc nucléaire français. A terme, il doit alimenter en électricité environ deux millions de foyers.
Outre la complexité du chantier, la longue pause dans la construction de nouveaux réacteurs en France est pointée du doigt par les experts, pour qui elle a engendré une perte de compétences dans la filière, expliquant en partie les déboires rencontrés sur ce chantier colossal.
Six autres réacteurs en projet mais pas encore financés
Et pour la suite ? Emmanuel Macron a décidé de relancer le nucléaire civil en France, en commandant six réacteurs EPR2 (et huit supplémentaires en option) à l’énergéticien, mais le cadre budgétaire se fait attendre pour ce chantier d’autant plus pharaonique qu’EDF, détenu à 100 % par l’Etat, est lourdement endetté.
Selon plusieurs sources, le conseil d’administration de l’énergéticien a voté mercredi, dans le budget 2025, une baisse de l’enveloppe dédiée aux travaux préparatoires des futurs EPR2, de 2 milliards d’euros à une fourchette de 1,1 à 1,3 milliard d’euros. Une information qu’a confirmée une source interne à EDF, mais que réfute la direction.
Tous nos articles sur l'énergieL’entreprise affirme que le montant des investissements n’est à ce stade « pas décidé » et qu’il « sera examiné plus tard », une fois que seront définies l’ensemble des modalités du programme.
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