Noël 2024 : « C'est dur de tout faire »... Des papas découvrent la charge mentale pendant les fêtes
père à noël•Alors que les fêtes de fin d’année arrivent à grand pas, le stress est déjà présent chez les parents. Si la charge mentale est importante et stable chez les mères tout au long de l’année, la période de Noël décuple celle des pèresLucie Tollon
L'essentiel
- Wecasa et Yougov viennent de dévoiler les résultats de leur enquête intitulée La charge mentale des parents en France.
- Si 76 % des femmes la subissent tout au long de l’année, 28 % des pères affirment subir une importante charge mentale pendant les fêtes, soit 13 points de plus que les femmes.
- Période tendue, multiplication des tâches, rôle plus important… 20 Minutes a tenté de comprendre cette hausse de la charge mentale chez les papas.
«Je dois jouer le père Noël, tous les ans, c’est stressant comme rôle », ironise Antoine, papa de Lili, 2 ans et Matéo, 5 ans. A 36 ans, cet ingénieur estime la période des fêtes comme la plus prenante pour lui : « les cadeaux, les groupes de famille, les courses, les enfants surexcités… Même si c’est une période que j’adore, on y laisse des plumes. » Lui comme 28 % des pères de famille ressentent une charge mentale plus intense lors des fêtes de fin d’année, soit 13 points de plus que les femmes à cette même période, selon une étude de Wecasa et YouGov.
Cette dernière, menée auprès de 1.018 parents d’enfants de moins de 18 ans, révèle que 91 % d’entre eux subissent une charge mentale dans la gestion de leur quotidien, et 44 % de manière régulière. Cette pression, qui affecte directement leur bien-être personnel et familial, pèse surtout sur les mères, principales responsables de ces tâches au sein des foyers mais n’échappe pas aux hommes en décembre. Les fêtes de fin d’année constituent une source de stress pour de nombreux parents (20 %), entre les préparatifs des repas, la gestion du budget, et l’organisation des réunions familiales.
« Faut tout ranger, s’amuser avec eux. C’est crevant »
« J’appréhende toujours Noël. J’aime mes enfants et les fêtes mais faut le dire, c’est très prenant mentalement. En sortant du travail, je dois aller faire les cadeaux, trouver des idées. Pendant les fêtes, faut gérer les gosses. Après, faut tout ranger, s’amuser avec eux. C’est crevant », estime Jean-Paul, père de quatre enfants. « Mais, comme ma femme aime le rappeler, pour elle, c’est ça tout le temps », tempère le « papa cool ». « C’est un moment où je me vide la tête en famille et ça fait du bien mais j’ai le stresse de l’argent. Je m’occupe des comptes à la maison, on est souvent ric-rac, donc décembre, je me tire les cheveux pour faire plaisir à tout le monde sans qu’on se retrouve dans le rouge », ajoute le quadra Nassim.
« L’an dernier, j’ai dû me battre à l’épée en bois offert par son parrain avec mon fils pendant trois jours d’affilée tout en aidant ma femme à ranger les restes du Réveillon. J’étais déjà mort de mon année, ça m’a achevé », se lamente Nicolas, banquier au quotidien et chevalier à ses heures perdues. « On rigole, mais c’est dur de tout faire à Noël ».
Mais pourquoi un tel stress ?
A vrai dire, si les hommes ressentent davantage la charge mentale à Noël, c’est plutôt parce qu’ils ne la subissent pas comme les femmes tout au long de l’année. La charge mentale des femmes, selon l’étude, semble se maintenir de façon plus constante tout au long de l’année, contrairement aux papas. « C’est une période de l’année où il y a plus de choses à faire et donc les tâches sont divisées plus que de coutume », explique Monique Grande, consultante en relation humaine.
La spécialiste décortique ce phénomène ressenti chez les hommes en plusieurs points. Selon Monique Grande, Noël est une période où on se tourne vers sa famille, les hommes sont donc plus investis dans des problématiques quotidiennes que pendant l’année. « Tout au long de l’année, les femmes se débrouillent et avec la fatigue accumulée, elles comptent davantage sur leur conjoint pour les aider. » Et ça tombe bien parce qu’ils ont plus de temps : « on n’en parle pas assez mais c’est aussi un mois où il y a une baisse des besoins de performance au travail. Les hommes déportent alors leur attention sur le foyer et les enfants. »
Notre dossier sur les inégalités hommes-femmesEnfin, selon la consultante, la charge mentale augmentée chez les papas s’explique surtout par les changements de repères. « On dit souvent que les hommes sont mono-tâches. Durant les fêtes de fin d’année, ils sont sollicités pour différentes tâches qui ne leur reviennent pas d’habitude. Ça peut vite les déboussoler et les fatiguer. » Heureusement pour eux, Noël ne dure pas longtemps.
À lire aussi