SOUMISSION CHIMIQUEPlusieurs femmes accusant Juan Branco de viol ou agression sexuelle témoignent

« Il a surgi dans mon dos »… Quatre femmes accusant l’avocat Juan Branco de viols et d’agressions sexuelles témoignent

SOUMISSION CHIMIQUEQuatre femmes ont témoigné dans « Libération » des viols et agressions sexuelles dont elles ont été victimes par l’avocat Juan Branco entre 2017 et 2021
Elise Martin

E.M.

L'essentiel

  • Quatre femmes accusent l’avocat Juan Branco de viols et d’agression sexuelle, dont trois pensent avoir été droguées à leur insu avant les faits.
  • Une victime raconte au journal Libération : « Il s’est jeté sur moi. […] A chaque avance, chaque attouchement, chaque fois où il est revenu à la charge, j’ai dit non. »
  • Juan Branco nie les accusations et intimide les plaignantes en publiant des photos dénudées et des extraits de leurs auditions.

Pour la première fois depuis la triple mise en examen de Juan Branco pour viols, quatre femmes victimes de l’avocat se sont confiées à Libération. Trois d’entre elles pensent avoir été violées après avoir ingéré, volontairement ou non, des substances chimiques.

C’est le cas d’une des jeunes femmes, âgée de 20 ans à l’époque, qui a déposé une main courante en 2021. Elle avait déjà indiqué avoir pris un opiacé, de la lamaline, avec Juan Branco. A Libération, elle a décrit le changement de comportement soudain de l’avocat après la prise de ce médicament : « Il s’est jeté sur moi. […] A chaque avance, chaque attouchement, chaque fois où il est revenu à la charge, j’ai dit non. » Par peur de voir Juan Branco devenir « plus violent », elle a alors cédé à un rapport sexuel.

Juan Branco a-t-il drogué ses victimes ?

Deux autres victimes pensent sincèrement avoir été victimes de soumission chimique par Juan Branco. Une d’entre elles raconte au quotidien que les faits se sont déroulés en novembre 2017, après une soirée en boîte où il lui avait payé un verre. Alors qu’ils sont chez la mère de l’avocat, la jeune femme étant une proche de la famille, et qu’elle était en train de fumer à sa fenêtre, il « surgit dans [son] dos ». « [Il] baisse mon pantalon, me pénètre en me tenant fermement par la taille. […] Il me renverse sur le canapé juste à côté, et je me rappelle l’avoir esquivé de la tête pour ne surtout pas qu’il m’embrasse. Puis, plus aucun souvenir », confie-t-elle au journal. Elle soupçonne l’avocat d’avoir mis quelque chose dans son verre en discothèque.

Toujours en 2017, une autre femme, de 23 ans à l’époque, recrutée pour être sa vidéaste pendant sa campagne aux législatives, raconte s’être fait agresser sexuellement. Un soir, alors qu’ils étaient en train de discuter après une journée de travail, l’avocat « a mis sa main dans [sa] culotte », détaille la jeune femme à Libération. « Je lui ai demandé d’arrêter, il a continué à me toucher les fesses, je l’ai repoussé physiquement. »

Juan Branco nie et intimide les plaignantes

Une autre femme pense avoir été droguée à son insu par cet homme. Elle précise qu’elle le fréquentait entre 2018 et 2019, comme « amants », « sans rien se devoir ». Un soir, elle l’a rejoint dans un club et a bu « trois gorgées » d’un cocktail qu’il lui avait proposé. Après, elle ne se souvient plus de rien. Elle se rappelle simplement s’être réveillée dans son lit, nue à côté de lui, également nu.

Notre dossier sur les violences sexistes et sexuelles

Comme le note le journal, l’affaire est inédite en matière de violences sexuelles car celles qui ont accusé cet homme de 35 ans ont vécu une « double peine ». Juan Branco a démenti les accusations en humiliant et en intimidant les plaignantes, à travers la publication de photos dénudées, d’extraits de leurs procès-verbaux d’audition ou encore des insultes sur les réseaux sociaux.