Fake OffUne campagne de pub pour arrêter d’embaucher des humains

« Arrêtez d’embaucher des humains » : C’est quoi cette campagne publicitaire dans la Silicon Valley ?

Fake OffDes panneaux publicitaires incitant à embaucher des intelligences artificielles, et non des humains, ont été installés dans les rues de San Francisco.
Maïwenn Furic

Maïwenn Furic

L'essentiel

  • Des internautes partagent des panneaux publicitaires incitant à ne plus embaucher d’humains, mais à les remplacer par des intelligences artificielles.
  • Des phrases chocs comme : l’IA « ne se plaindra pas de la balance vie professionnelle et vie personnelle », ou encore qu’elle « ne viendra pas au travail en gueule de bois », étaient affichées dans les rues de San Francisco.
  • Il s’agit d’une campagne publicitaire lancée par une start-up spécialisée dans les nouvelles technologies, Artisan. Leur objectif était de créer quelque chose qui ne passe pas inaperçu, et c’est chose faite.

Les travailleurs remplacés par des robots et l’intelligence artificielle ? C’est la crainte de certains. Et une affiche disposée dans un abri de bus, et dont la photographie a été partagée sur les réseaux sociaux, agite les foules. On peut y lire : « Stop hiring humans », c’est-à-dire « arrêtez d’embaucher des humains ».

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Il y est également écrit : « The era of AI employees is here », soit « l’ère des employés de l’intelligence artificielle est là ». Certains internautes s’inquiètent, à terme, de perdre leur emploi. D’autres espèrent que cette campagne publicitaire ne soit qu’un canular.

FAKE OFF

Il ne s’agit pas d’un montage. Ces affiches ont bel et bien été déposées sur les abris de bus de San Francisco. Il s’agit d’une campagne de publicité lancée par la start-up spécialisée dans les nouvelles technologies, Artisan. Celle partagée massivement sur les réseaux sociaux se trouvait sur Mission Street, le 5 décembre dernier.

Il faut visualiser la scène. Ce jour-là, à San Francisco, alors que l’affiche appelant à embaucher des IA, et non des humains, était en place, à quelques mètres de là, les employés de l’hôtel Marriott Marquis manifestaient. Tous scandaient des slogans, tambour sous le bras, pour des salaires plus élevés et davantage d’emplois. Une grève qui dure depuis des mois.

D’autres affiches ont été installées dans la ville lors de cette campagne publicitaire qui a duré un mois. « Hire (ndlr : embaucher) Ava » est-il inscrit, à côté du visage d’une femme qui semble irréelle. Sur d’autres, une faute d’orthographe a même volontairement été glissée, soulignée de rouge, pour mettre en avant les limites des compétences humaines.

Certaines sont plus accusatrices : « Les Artisans ne se plaindront pas de l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée », ou encore « Les caméras Zoom d’Artisan ne cesseront jamais de fonctionner aujourd’hui ». Artisan, au-delà du nom de l’entreprise, est le nom qu’elle a donné à ses employés créés par l’intelligence artificielle. Selon eux, cette innovation coûterait 96 % moins cher aux entreprises, que d’embaucher quelqu’un.

Une campagne « dystopique »

La publicité est loin d’avoir été bien accueillie, à San Francisco, mais également ailleurs dans le monde, par le biais des réseaux sociaux. Pour Artisan, cette campagne a pourtant été du pain béni. Le média local, SFGATE, a interrogé le PDG de la start-up, Jaspar Carmichael-Jack, au sujet des affiches. « Elles sont quelque peu dystopiques, mais l’IA l’est aussi », a-t-il déclaré. Et d’affirmer : « La façon dont le monde fonctionne est en train de changer. »

Il explique que, grâce à cette campagne, Artisan a connu une « escalade folle », grâce à ce coup marketing. Jaspar Carmichael-Jack constate une augmentation des prospects de vente, et « un impact très important ». L’objectif semble atteint : « Nous voulions quelque chose qui attirerait le regard – on n’attire pas le regard avec des messages ennuyeux », a déclaré le PDG.