Breizh éteinteEn Bretagne, on fait de moins en moins de bébés (et ça pourrait durer)

En Bretagne, on fait de moins en moins de bébés (et ça pourrait durer)

Breizh éteinteDans une enquête dévoilée ce jeudi, l’Insee révèle que le nombre de naissances n’a jamais été aussi bas depuis le début du siècle dans la région
Camille Allain

Camille Allain

L'essentiel

  • Le nombre de naissances a atteint un niveau historiquement bas en 2023 en Bretagne, selon une enquête de l’Insee.
  • Comme le reste de la France, la région subit une baisse continue de la natalité qui s’explique par la démographie, mais aussi par la chute de l’indicateur conjoncturel de fécondité.
  • La baisse est encore plus marquée à la campagne, notamment dans les Côtes-d’Armor.

La Breizh n’est plus très chaude pour enfanter. Ce constat n’est pas propre à la région mais il semble d’autant plus marqué en Bretagne, où la chute du nombre de naissances a atteint un record. D’après l’Insee, seulement 28.930 bébés sont nés de mères domiciliées en Bretagne en 2023. « Le nombre le plus faible depuis le début du XXe siècle », relève l’institut de statistiques, qui précise que cette baisse « s’inscrit dans une tendance de long terme entamée après le pic de naissances de 2006 ».

En un peu moins de vingt ans, la région a vu le nombre de naissances plonger de 23,5 %. C’est presque quatre points de plus que la moyenne métropolitaine (19,7 %), déjà élevée. Longtemps plus fertile, la Bretagne voit son indicateur conjoncturel de fécondité plafonner à 1,62 enfant par femme en 2023 (contre 2,04 en 2006), passant sous la moyenne nationale. Inquiétant ? Un peu oui, d’autant que la tendance semble partie pour durer.

Les raisons de cette baisse de la fécondité sont les mêmes qu’au niveau national. La raison est d’abord démographique : « l’arrivée aux âges de forte fécondité des générations moins nombreuses nées au début des années 1990 entraîne une diminution du nombre de naissances potentielles », relève l’Insee.

Mais il n’y a pas que ça. Les sociologues affirment que le climat d’incertitude marqué par les conflits armés, le réchauffement climatique ou l’inflation n’est pas propice à envisager un projet d’enfant. « Pour fonder une famille, il faut avoir de l’espoir. Or les jeunes générations sont peut-être plus habitées par l’inquiétude quant à leur avenir », commentait récemment Catherine Scornet, maîtresse de conférences à l’université d’Aix-Marseille.

Des jeunes couples qui ne veulent plus d’enfant

Parmi les jeunes couples en âge de procréer, bon nombre ont aussi une volonté de s’émanciper, retardant ou abandonnant le projet de devenir parents. Une conjoncture amenée à perdurer qui laisse à penser que la tendance va se poursuivre au fil des années.

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Si la baisse de la natalité est d’autant plus marquée en Bretagne, c’est que le phénomène concerne encore plus les communes rurales, qui sont particulièrement nombreuses dans la région. Au concours de la fécondité, ce sont donc sans surprise les Côtes-d’Armor qui sont distancées avec un nombre de naissances en chute de près de 32 % entre 2006 et 2023. Parce que le département rural abrite de moins en moins de femmes en âge de procréer, mais surtout parce que le nombre d’enfants par femme y a littéralement chuté.