Le groupe People & Baby visé par une plainte pour escroqueries

Crèche : Le groupe People & Baby visé par une plainte pour escroqueries

ANTICORRUPTIONL’association Anticor a déposé une plainte vendredi pour escroqueries et détournement de fonds publics visant le groupe de crèches privées People & Baby
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

«Devant l’inertie des pouvoirs publics, il nous a paru nécessaire d’agir », a affirmé mardi lors d'une conférence de presse, Paul Cassia, président d’Anticor, association agréée par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), contre la corruption et pour l’éthique en politique. Cette dernière a déposé une plainte vendredi à Paris pour « escroqueries » et « détournement de fonds publics » visant le groupe de crèches privées People & Baby.

« Le point de départ de cette affaire, c’est le livre de Victor Castanet sur la gestion d’une société qui gère des crèches privées », a-t-il poursuivi. Dans son livre-enquête Les Ogres, sorti mi-septembre aux éditions Flammarion, ce journaliste d’investigation décrivait la « voracité » de certains groupes de crèches privées et en particulier du groupe People & Baby.

Le scandale People & Baby porte « sur des questions de maltraitance d’enfants »

« Les pouvoirs publics sont restés taisants sur le scandale que Victor Castanet révèle. Pourtant, ce scandale porte sur des questions de maltraitance d’enfants, mais aussi des questions relatives au droit du travail », d’après Paul Cassia. « Le livre de Victor Castanet documente de nombreuses infractions potentielles, certaines portant sur la probité [détournement de fonds publics] mais aussi relevant de l’escroquerie ou de l’abus de bien social », souligne-t-il.

L’avocat de l’association, maître Vincent Brengarth, a ensuite détaillé les différentes qualifications visées par la plainte déposée vendredi devant la procureure de Paris visant People & Baby, évoquant d’autres infractions potentielles comme celle de travail dissimulé.

« En dépit de la gravité des comportements révélés par Victor Castanet, à ce stade il n’y a toujours pas eu d’autosaisine de la justice ou d’enquête d’initiative malgré l’ensemble des malversations révélées. Ça nous interroge au plus haut point », a insisté l’avocat, demandant une enquête.

27 % des places en crèches sont dans des instituts privés comme People & Baby

A l’heure actuelle, la France compte 460.000 places d’accueil en collectif, dont 50 % relèvent des crèches publiques, 27 % des crèches privées (Les Petits Chaperons rouges, Babilou, La Maison Bleue, People & Baby…) et 23 % des crèches associatives.

Au côté de crèches « de grande qualité, portées par une réflexion pédagogique approfondie », on trouve aussi « des établissements de qualité très dégradée », relevait l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) dans un rapport publié après la mort d’un bébé de 11 mois dans une crèche privée à Lyon en 2022.

Dans un communiqué datant de mi-septembre, People & Baby - dont le fondateur et président Christophe Durieux a été évincé de son poste au printemps - indiquait que « les pratiques décrites dans l’ouvrage » de Victor Castanet « sont en décalage total avec les valeurs que nous portons aujourd’hui ».