un siècle de conflitsLa résistante et écrivaine Madeleine Riffaud est morte à 100 ans

Madeleine Riffaud, résistante et écrivaine, est morte à 100 ans après avoir vécu trois guerres

un siècle de conflitsEncore adolescente en 1939, résistante en 1940, reporter au Vietnam et en Algérie, Madeleine Riffaud « s’est éteinte paisiblement entourée de ses proches »
20 Minutes avec AFP

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«C’est avec une profonde tristesse que nous vous annonçons le décès de la résistante, poète, écrivain, journaliste et correspondante de guerre Madeleine Riffaud », a indiqué, ce mercredi, l’éditeur Dupuis dans un communiqué. « Elle s’est éteinte ce matin, paisiblement dans son lit, entourée de ses proches », a-t-il ajouté.

« Une héroïne s’en est allée. Son legs : tout un siècle de combats », a salué pour sa part L’Humanité, pour qui elle couvrit les guerres d’Algérie et du Vietnam. « Elle était un personnage de roman, à l’existence tramée par la lutte, l’écriture, trois guerres et un amour », a souligné le quotidien.

« Pied de nez aux fascistes de tout poil »

Le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel, a lui relevé que Madeleine Riffaud était décédée « au jour de l’élection de Trump. » « Comme un dernier pied de nez aux fascistes de tout poil, que tu auras combattus toute ta vie », a-t-il écrit sur X.

Le 23 août 2024, jour de ses 100 ans, Madeleine Riffaud avait publié le troisième et dernier tome de Madeleine, résistante (éditions Dupuis), ses mémoires de guerre en bande dessinée, avec Dominique Bertail au dessin, et Jean-David Morvan au scénario.

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« Je salue la mémoire de cette héroïne au courage admirable et exemplaire », a réagi la ministre de la Culture Rachida Dati dans un communiqué, rappelant que Madeleine Riffaud fut aussi poète et proche de Paul Eluard, qui éditera ses œuvres.

« Je regrette, d’ailleurs, d’avoir tué cet homme »

Née en 1924 dans la Somme, cette fille unique d’instituteurs rejoint la résistance à 16 ans, à Paris, où elle devient agent de liaison avec ses compagnons communistes des Francs-tireurs et partisans (FTP) de la faculté de médecine. Elle prend le nom de code « Rainer », en hommage au poète allemand Rainer Maria Rilke, pour signifier qu’elle « n’est pas en guerre contre le peuple allemand mais contre les nazis ».

Le massacre d’Oradour-sur-Glane, un village de sa jeunesse décimé en juin 1944, provoque son passage aux armes. Le 23 juillet, elle assassine de deux balles dans la tête un gradé nazi sur le pont de Solférino, à Paris. « Je regrette, d’ailleurs, d’avoir tué cet homme. Tu es là. Tu regardais la Seine. Est-ce qu’on peut être méchant, quand on regarde la Seine ? C’était peut-être un type bien. Mais ça… bon, c’est la guerre », disait-elle.